CONTRIBUTION : LE DROIT DES PEUPLES A DISPOSER D’EUX-MEMES

Le référendum d’autodétermination organisé le 4 novembre 2018 en Nouvelle Calédonie, a eu pour conséquence de verser dans le débat public une thématique, l’autodétermination, qui, au moins en France, intéresse fort peu l’opinion, mais également les politiques.

Ce constat n’a rien de surprenant dans un pays forgé par 225 années de jacobinisme, dans un Etat unitaire ne reconnaissant qu’un seul « peuple de droit », le Peuple Français.

Pourtant l’autodétermination, déclinaison du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, constitue un principe juridique central pour la communauté internationale et ce depuis 1945.

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CONTRIBUTION : L’ISLAM EN CORSE

 

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PRÉAMBULE

De la nécessité d’un débat sur la présence de l’Islam en Corse

En préambule, il convient d’expliciter pourquoi I Chjassi entreprennent d’initier un débat sur l’Islam en général, et plus particulièrement sur l’Islam en Corse ?

En premier lieu, la cause « générique » s’inscrit dans les principes fondateurs de notre association qui s’est notamment donné pour « mission », de verser dans le débat public des thématiques, des questionnements, des préoccupations, des faits de société ignorés voire occultés.

Autre justification du débat de ce jour : le sujet particulièrement prégnant de l’islam, celui des musulmans et de leur lien présupposé aux problématiques de l’intégration, de l’équilibre social, de l’insécurité et du terrorisme, de la solubilité de sa pratique dans notre modèle démocratique, de son insertion dans un bain culturel bimillénaire.

Cette thématique qui revêt à notre sens un caractère central, fait pourtant partie de ces sujets dont les médias, les politiques, les culturels ne parlent pas.

Or, ce non-dit généralisé est de fait générateur de fantasmes, d’incompréhensions, de replis, de peurs, voire de haines, et donc source de problématiques concrètes, réelles, intangibles, constatées et vécues au quotidien par les Corses.

Ce non-dit conduit également, en n’identifiant pas les problématiques, à laisser perdurer, voire s’amplifier des phénomènes déjà insolubles dans nombre de villes et de banlieues françaises, et qui par ce fait, risquent de le devenir en Corse dans les toutes prochaines années.

Dans ce cadre défini, nous nous attacherons donc à développer nos échanges au travers :

– d’une part, d’un état des lieux sur l’Islam en Corse ;

– d’autre part, des interrogations que suscite l’Islam ;

– enfin, des perspectives que nous pourrions proposer de dresser. Lire la suite

CONTRIBUTION 2 : HISTOIRE DU MOUVEMENT SOCIAL EN CORSE

Histoire du mouvement social en Corse jusqu’aux années 1970

Des origines au Front Populaire

Avant le temps fort de la période du Front populaire (1936), le syndicalisme et les mouvements de contestation sociale ont peu progressé dans l’Île depuis la fin du XIXe siècle.

La loi relative à la création des syndicats professionnels du 21 mars 1884 (loi Waldeck-Rousseau), ne rencontre dans l’Île qu’un faible écho jusqu’aux débuts du XXe siècle. Seuls une vingtaine de syndicats sont créés durant les dernières années du XIXe siècle. Mais né de la contestation, le mouvement syndical se met lentement en place (grèves de 1904-1905). Il est surtout urbain (Ajaccio et Bastia). Ailleurs, il est plus faible, même s’il s’organise à Sartène ou dans l’extrême-sud, la Corse étant surtout rurale.  Lire la suite

CONTRIBUTION 1 : HISTOIRE DE LA CRÉATION DES CONTRE-POUVOIRS SYNDICAUX, ASSOCIATIFS ET SOCIO-PROFESSIONNELS EN CORSE DANS LES ANNÉES 80

Préambule

Cette 1ère contribution traite de l’histoire de la création des contre-pouvoirs syndicaux, associatifs et socio-professionnels en corse dans les années 80.

Une 2ème contribution traitera du syndicalisme et des revendications sociales dans l’Île jusqu’à la création du Syndicat des Travailleurs corses le 1er mai 1984.

Une 3ème contribution traitera de l’histoire du STC, désormais 1er syndicat de salariés en Corse, de ses forces et de ses faiblesses aujourd’hui face aux nouveaux enjeux imposés à la Corse et aux évolutions sociétales, sociales et économiques dans l’île.   Lire la suite

CONTRIBUTION : LE CHÔMAGE EN CORSE

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Coordinateur : Roger Micheli

Lorsque l’on parle de chômage, il ne s’agit pas d’un dossier qui ressemble à tant d’autres, derrière ce terme ce sont des femmes et des hommes. Aussi je préfère utiliser le vocable de demandeurs d’emploi.

Le chômage se mesure au travers du nombre de demandeurs d’emploi inscrits, car il y a des demandeurs d’emploi qui sont hors de tout circuit statistique. Mais on ne peut parler que de ce qui est quantifiable, mesurable, c’est-à-dire les données du Ministère du travail consultable à l’adresse suivante : http://statistiques.pole-emploi.org/stmt/defm?fi=94&lf=0&ss=1. Lire la suite

VISION DE L’OEHC AU TRAVERS DE SES COMPTES

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COMPLÉMENTS D’INFORMATION SUITE À UN ARTICLE PARU DANS CORSE-MATIN DU MARDI 17 JANVIER 2017

Suite à la publication dans Corse-Matin d’un article le 17 février 2017, faisant état d’un document transmis par nos soins à l’Office hydraulique de la Collectivité territoriale de Corse concernant la gestion et les comptes de l’office, le Cercle de réflexion I Chjassi di U Cumunu tient à préciser :

  1. Ce document interne était en cours de vérification avant sa diffusion au grand public, comme nous le faisons pour tous nos articles et analyses, et devait être communiqué dans les semaines à venir.
  2. Ce document a été adressé uniquement au Président de l’Office Hydraulique et aux Présidents de l’Exécutif et de l’Assemblée de Corse.
  3. Nous avions demandé les bilans de tous les offices et agences de la Collectivité Territoriale pour les analyser, et M. Xavier Luciani, Président de l’Office Hydraulique a tenu le premier à nous répondre positivement, nous l’en remercions, en nous transmettant tous les documents souhaités et en nous en facilitant l’exploitation de par leur format.
  4. Après analyse de ces documents, qui font état des bilans comptables de l’ancienne mandature, nous avons transmis en retour notre analyse et nos commentaires, dans la perspective d’une amélioration des bilans et des projets à envisager pour l’avenir de l’Office.
  5. Nous avons dans ce dossier, comme dans tous ceux que nous élaborons ou analysons, travaillé en complémentarité avec les responsables de la CTC et de ses offices et agences.
  6. Notre objectif, comme nous le rappelons chaque fois, est d’apporter par nos analyses, réflexions et propositions un plus aux responsables en charge des affaires de la Corse…
  7. Nous poursuivrons dans cette optique tous nos travaux sans pour autant nous autocensurer en une quelconque façon, si nous le jugeons nécessaire, pour faire évoluer favorablement la Corse sur les chemins du développement, du progrès, de la justice sociale et de l’émancipation.

Le Président du cercle I Chjassi di U Cumunu

Jean-Louis Rossi

Rapport disponible à l’adresse :

http://www.lulu.com/shop/i-chjassi-di-u-cumunu/rapport-technique-n01oehc/paperback/product-23035512.html

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CONTRIBUTION : LA CORSE, UNE ÎLE SOUS-DÉVELOPPÉE OU EN « VOIE DE DÉVELOPPEMENT »?

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A) Une société déstructurée

L’histoire économique de l’île montre qu’il n’y a pas eu de bourgeoisie nationale depuis la perte de l’indépendance et même bien avant, sous la domination Génoise. Au 19ème et 20ème siècle, la Corse française n’a pas connu de révolution industrielle. Elle a subi une véritable désertification, avec une forte émigration. Une île sous-développée, quasi-abandonnée, repliée sur elle-même quelque part en Méditerranée entre la France et l’Italie, rencontre brutalement le monde moderne et subit les assauts de la francisation, de la mondialisation à outrance. Sous le choc, les fondements de cette société traditionnelle, arc-boutée sur elle-même et ses valeurs s’effondrent et les conséquences sont désastreuses au plan économique, social et culturel. L’insularité, l’isolement rendent la crise particulièrement aiguë. Lire la suite

CONTRIBUTION 2, RÉUNION DU 20 0CTOBRE 2016

Coordinateur : Pierre Poggioli

En Corse : Une immigration essentiellement méditerranéenne

La présence italienne et espagnole, résulte d’un flux d’immigration ancien, tendant à se tarir aujourd’hui. Les Portugais, en revanche, en progression, sont issus de courants migratoires très récents. À cela s’ajoute une immigration récente mais en progression de personnes issues des pays de l’UE (Allemands, d’un niveau de vie a plus aisé, mais aussi Polonais Roumains ou autres des Pays de l’Est venus travailler dans l’île).

En Corse, les natifs d’un des trois pays du Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie) forment, de loin, la plus grande communauté immigrée de l’île, avec une proportion nettement plus élevée que pour la moyenne hexagonale. Ils sont les plus nombreux parmi les immigrés toutes origines comprises (Un immigré sur deux d’origine maghrébine). Parmi eux les natifs du Maroc représentent la plus forte proportion ( 80 % de natifs du Maroc dont le nombre est resté à peu près stable entre 1990 et 1999, (9 % des natifs marocains ont alors 60 ans ou plus et 1 % a 70 ans ou plus). Leur nombre a augmenté à partir des années 2000 (comme pour toutes les personnes de toutes origines). L’importance de ces nouveaux arrivants originaires du Maghreb (dont nombre ont transité par l’Hexagone) parmi lesquels nombre de personnes jeunes en augentation, s’inscrit dans un accroissement de la population insulaire depuis les années 2000 découlant notamment des arrivées d‘hexagonaux français mais aussi d’autres origines. L’île est alors devenue une des destinations les plus prisées et une des “Régions françaises” connaissant une forte augmentation démographique, (retraités mais aussi nombreux jeunes dont des couples avec enfants, venus dans l’île à la recherche de meilleures conditions de vie ou la sécurité) issue essentiellement de l’immigration, (toutes origines confondues) et non d’un solde positif naissances-décès. Lire la suite

CONTRIBUTION 1, RÉUNION PUBLIQUE DU 20 OCTOBRE 2016

Coordinateur : P. Poggioli

Les Référents[1]

A) Le Peuple  

Le mot vient du latin populus désignant l’ensemble des citoyens (individus ayant le pouvoir de voter dans la démocratie romaine) par opposition au Sénat et à la plèbe, poblo (842) pueple, pople (XIe siècle) peuple (vers 1430). Le terme peut avoir aussi une connotation sociale, voire péjorative : Ensemble des individus appartenant aux couches « inférieures », éventuellement moyennes de la société, par opposition à l’aristocratie. Il est indissociablement lié à une signification politique : dans le droit fil de son étymologie latine, un ensemble de personnes reconnu comme « peuple » se voit reconnu implicitement comme un groupe ayant des droits politiques spécifiques, voire le droit de former une nation indépendante. La Charte de l’Atlantique entérine cette lecture avec le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Couramment, ce terme désigne un ensemble d’individus formant à un moment donné une communauté historique partageant majoritairement un sentiment d’appartenance durable, pouvant venir de l’une au moins de ces caractéristiques en commun : un passé (réel ou supposé) un territoire, une langue, une religion ou des valeurs. Les termes « peuple et nation » étant très liés, l’histoire du premier suit étroitement celle du second. La réponse à la question « Qu’est qu’un peuple ? » ne peut donc qu’être « politique ». Lire la suite

CONTRIBUTION : LE CEDIC

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Le Comité d’Etudes et de Défense des  Intérêts de la Corse (CEDIC) a été créé en avril 1964 par une poignée de trentenaires. En juillet, il publia un manifeste en vue de la défense de l’Ethnie corse et le distribua à l’occasion du rassemblement estival des associations des corses de l’extérieur.

Le vocable Ethnie utilisé par des universitaires et des essayistes divers s’est vu par la suite diabolisé par des politiques le rendant responsable de  communautarismes rétrogrades. La lecture du manifeste du CEDIC ne laisse aucun doute, il est bien employé comme synonyme de Peuple Corse.

Il m’a paru intéressant, 50 ans après de le faire connaître. Il démontre que l’analyse des données était déjà établie et que les difficultés rencontrées par la suite  par le mouvement « national » résultaient surtout du choix des moyens pour mener la lutte d’émancipation du peuple corse. Il s’agit donc pour l’essentiel d’un problème de choix tactiques. Ainsi l’option LLN avec un FLNC chef d’orchestre s’opposa à celle autonomiste privilégiant l’action de terrain à visage découvert avec de possibles « violences » pour ne pas reculer face à la répression étatique et à ses provocations. Lire la suite