RÉUNION PUBLIQUE DU 17 FÉVRIER 2016, AIACCIU

Lieu : Bistrot du Cours, cours Napoléon, à Aiacciu.

Thème : “2016 : Après la victoire électorale : Commençons à construire la Corse de l’avenir”.

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Programme

  • Accueil : JL Rossi
  • Introduction : P Poggioli
  • Gestion du Bâton du parole : S Barbolosi
  • Gestion de la parole dans la salle et synthèse : P Medurio
  • Conclusion : JL Rossi

Texte de l’introduction

Depuis les années 60 avec le renouveau du régionalisme, puis de l’autonomisme et du nationalisme avec la création du FLNC, la Corse a occupé le devant de la scène médiatique.

Au-delà des scoop journalistiques et des faits divers trop souvent mis en avant au détriment d’une analyse plus en profondeur de la contestation dans l’île, la situation a oscillé entre périodes de répression, d’affrontements dramatiques et d’accalmies plus ou moins ponctuelles correspondant souvent à des contacts plus ou moins officiels entre les clandestins et les gouvernements à Paris.

C’est ainsi que différents statuts ont été octroyés à l’île dans le but recherché de désamorcer ce qui constituait la “Question corse”.. Mais en fait l’objectif plus ou moins avoué des divers gouvernements a toujours été de gagner du temps, en espérant que la contestation corse allait inéluctablement s’essouffler et que tout allait tôt ou tard rentrer dans l’ordre avec une “22ème région française” et aujourd’hui dans la “12ème région” après les récentes réformes administratives décidées pour l’ensemble français…

Les Corses au fil du temps commençaient un peu à désespérer de cette situation qui perdurait sans qu’on puisse commencer à entrevoir un début de solution politique et de réglement progressif de la situation.. mis à part quelques amplâtres sur jambe de bois sans aller au fond des problèmes

Pour expliquer ces blocages et ce manque de volonté politique débouchant chaque fois sur une non réponse des divers gouvernements à une résolution politique du conflit entre la Corse et l’Etat, celui-ci (soutenu par les forces politques traditionnelles de droite et de gauche) a, d’une part longtemps présenté la violence politique comme un obstacle à toute réelle avancée politique, et d’autre part, s’est réfugié derrière une soi-disant inaptitude de la classe politique corse à s’entendre autour de revendications à minima …

Mais malgré ses dénis, les choses ont cependant commencé à bouger avec d’une part les résultats électoraux des nationalistes revenus “au centre des débats politique en Corse” à partir des années 2000 provoquant les votes par la majorité des élus de la CTC de nombre de leurs revendications, puis d’autre part avec la décision politique du FLNC d’arrêter l’action armée.

En mars 2015, après les élections municipales, lassés comme beaucoup de voir les refus du gouvernement face aux votes de la CTC, et suite à la désunion des nationalistes à Aiacciu, mais aussi à PV et à Bastia, interpellés par la non unicité de la réponse électorale apportée par l’ensemble des mouvements nationalistes, nous décidions à quelques-uns de lancer un cercle de réflexion pour renforcer la démarche de l’ensemble des mouvements, en mettant avant, au-delà de notre appartenance partisanne et de celle de nos adhérents, l’objectif primordial et incontournable de l’union des forces nationalistes, à travers la recherche prioritaire des convergences entre tous..

Nous écrivions alors notamment “Et ce d’autant que la situation aujourd’hui nous confronte à une problèmatique qu’ont connue d’autres forces politiques et mouvements d’émancipation dans d’autres contrées de par le monde : Le passage d’une logique de résistance et d’opposition à une logique de responsabilité(s) et/ou de gestion(s)..

Depuis lors, en décembre 2015, les nationalistes, unis, ont pris les rênes de la Collectivité Territoriale de Corse… ravivant et concrétisant les espoirs de nombre de nationalistes et au-delà de Corses, déçus par l’incapacité des forces traditionnelles de droite et gauche à prendre réellement en compte leurs problèmes et leurs besoins..

Passée l’euphorie, les problèmes nombreux, tous plus imporrtants les uns que les autres, nous ont vite rattrapés et aujourd’hui les attentes sont immenses.. tout comme les difficultés et les obstacles…

C’est ainsi qu’en seulement deux mois, depuis la prise de responsabilités des nationalistes à la CTC Corse, les nouveaux élus ont eu droit à une multiplication de “crises”plus ou moins instrumentalisées par les services de l’état par médias interposés et ceux et celles qui ne rêvent que de revanche, même s’ils sont contraints pour l’heure, de faire profil bas, face au verdict du suffrage universel et au poids de leurs divisions politiciennes,

– Discours en langue corse à l’Assemblée
– Evénements des Jardins de l’Empereur
– Transports
– Déchets
– Réplique « la France est un pays ami »
– Evénements de l’après-match Reims-Bastia

Si pour l’heure, le cap a été maintenu malgré les difficultés à gérer ces situations conflictuelles, nous savons que tôt ou tard les oppositions aux idées portées par les nationalistes vont plus se découvrir et s’organiser car nous savons que les pesanteurs et les résistances au changement plus ou moins orchestrées par les intérêts francais dans l’île sont réels…

Nous nous sommes donc logiquement posé la question de savoir à notre niveau, au-delà des appartenances plus partisannes de nos adhérents, comment nous pourrions participer au renforcement de la d”marche d’ensemble du mouvement nationaliste afin de l’aider à trouver et à apporter les bonnes solutions aux questionnements des Corses et à leurs problèmes… en ayant conscience de la nécessité de les aider aussi à éviter les écueils et les oppositions plus ou moins latentes, en ayant pour principe de toujours veiller à faire privilégier l’interêt collectif plutôt que de laisser les intérêts particuliers peser sur les réponses apportées…

Mais au-delà, nous sommes conscients que les principales difficultés découlent déjà de la non volonté du gouvernement de nouer un véritable dialogue dans le cadre d’un réel processus de résolution de la Question corse… Aussi confrontés à cette problèmatique des relations et interêts contradictoires Etat-Corse, leur action aussi dynamique et constructive qu’elle puisse être ne saurait faire l’impasse sur la mobilisation du peuple, de sa jeunesse et des forces vives, sauf à s’isoler et à permettre aux forces politiques revenchardes et à l‘Etat d’affaiblir leur action et de tenter de les renverser en les discréditant ou en oeuvrant à minimiser leur influence électorale…

Cela implique donc de se renforcer collectivement, de s’ouvrir, de se mobiliser très largement, pour s’unir et rassembler dans un grand élan populaire, l’ensemble des forces vives de ce pays (d’ici et de la diaspora)…”

Ainsi au-delà de l’idée des mobilisations populaires, nous avons aussi évoqué pourquoi pas, l’organisation de consultations des Corses en préalable à tout engagement sur certains dossiers stratégiques importants pouvant prendre la forme soit de réferedums communaux, inter-communaux ou territoriaux ou bien par exemple :

– d’un « Forum pour la Corse »,

« d’États Généraux de la Corse »,

– d’un « Congrès sur l’Avenir de la Corse »,

rassemblant tout ce qui, dans l’Ile, travaille au quotidien et réfléchit dans les divers domaines: le social, le culturel, l’économique, les institutions, la fiscalité, la rationalisation budgétaire, la citoyenneté, l’écologie, les équipements collectifs, la carte administrative, l’organisation et la territorialisation des services publics, la ruralité, l’évaluation du « rattrapage historique », etc,…

Représentants du monde de l’entreprise, du secteur agricole, des chambres consulaires, du syndicalisme, du monde universitaire, culturel, associatif et de la recherche, des autorités religieuses, et éventuellement de spécialistes européens sur les expériences de réformes institutionnelles, pourraient participer à cette phase de réflexion initiale (liste bien évidemment non exhaustive). Les Corses de la Diaspora intéressés par les évolutions et réformes futures pourraient également être associés au travail préalable de réflexion et de proposition (par exemple en fédérant leurs énergies au sein d’une structure représentative regroupant l’ensemble de la société civile corse extérieure à l’Ile). 

Le chantier vous le voyez est vaste…

Alors pour conclure provisoirement, quel pourra être le rôle de notre cercle dans cette nouvelle situation, au-delà de ses contributions et reflexions, pour agir de façon concomittante et complémentaire, afin d’aider et renforcer efficacement l’action et les décisions de nos élus en servant d’interface entre eux et le peuple corse, et les aider à éviter qu’ils dérivent à leur coeur défendant dans deux mondes séparés et parallèles ?..

Cet réunion a donc pour objet essentiel de permettre l’échange en vous donnant la parole… Vos échanges serviront à renforcer notre réflexxion au sein du cercle… selon une organisation que je rappelle qui est la marque du cercle : Le bâton de parole

Pierre Poggioli

Propositon d’organisation des débats autour de trois parties:

  • 1ère partie : Les attentes des gens 
  • 2ème partie : Les moyens à disposition des élus
  • 3ème partie : Quelle peut être l’action de notre cercle ?

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La partie reprenant les échanges des participants à cette réunion sera publiée très prochainement. 

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