PARTIE I
« Quel est le meilleur gouvernement ? Celui qui nous enseigne à nous gouverner par nous-mêmes. »
Johann Wolfgang von Goethe, Sentences en prose
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Nous sommes sous occupation !
La France, depuis la fin du XVIIIème siècle, n’a eu de cesse de tenir la colonie de Corse sous ordre martial, administratif, social et économique des plus irrationnels, faisant de cette petite île de Méditerranée un laboratoire de catastrophe générale (sociale, économique, culturelle…), d’expérimentation sociétale et de chimères politiques.
Ce concept, que nous allons tenter de présenter ici, fut appliqué tout au long de l’histoire du monde. De l’Irlande à la France, tout au long du XXème siècle et par nombre de peuples en lutte pour leur droit à l’auto-détermination.
Ce projet est celui du Contre-État et du gouvernement alternatif.
Ces termes peuvent paraitre inappropriés.
Ils couvrent pourtant une réalité qui nous semble évidente et qui touche aux concepts d’autonomie et d’indépendance.
Nous ne reviendrons pas sur les relations avec Paris (s’il nous est permis d’user d’une synecdoque afin de souligner le centralisme jacobin français) qui, chaque jour, se dirigent vers une rupture lente et inexorable qui sert le sens de l’histoire de notre nation.
Nous le savons aussi, l’alternance de surface des gouvernements français ont eu à cœur de mettre à mal toutes les revendications de la nation corse.
Cette négation permanente des aspirations de la nation corse trouve son origine dans le sectarisme politique républicain dont font preuve les gouvernants français.
Cette ligne philosophique néfaste trouve sa source et s’abreuve dans le concept de l’état unitaire qui est à l’origine du dogme politique français actuel. Or, nous le savons aujourd’hui, ce centralisme jacobin est fondé sur la négation des droits des peuples issus des anciennes colonies et des nations soumises à jouir de leurs libertés fondamentales (autodétermination), sur la négation de l’identité particulière au profit d’une absence d’identité que l’on pourrait qualifier de « profil mondialisé type ».
Ainsi, lorsque les tenants de ce pouvoir colonial dominateur et oppressant se revendiquent de certaines valeurs, il faut les entendre dans leur expression inverse.
L’appareil politique français, coincé entre un mondialisme aseptisant et un fondamentalisme idéologique pathologique, s’inscrit de plein pied dans le processus d’inversion des valeurs. Les références permanentes et récurrentes de la dialectique politicienne, faisant écho aux mythes fondateurs (essentiellement de la France, puisqu’il s’agit des rapports établis entre elle et nous depuis le XVIIIème siècle)
Si nous devions présenter sous forme de 3 étapes le projet que nous tentons d’élaborer aujourd’hui, voici en résumé et avec leur temporalité, les 3 objectifs à atteindre :
Figure 1 – Le phasage de l’émancipation politique
Nous allons donc d’un Contre-État (ou État parallèle) développé en résistance et de manière officieuse par les corses vers un gouvernement provisoire qui correspondrait, à moyen terme, à une autonomie de l’île pour enfin déboucher sur une phase indépendant de Nation-État souveraine ayant développé ses armes et outils économiques, politiques, juridiques et culturels lors des étapes précédentes.
Notre présentation présentera tout d’abord les notions fondamentales du triptyque « Nation-État-Gouvernement » et son aspect politique puis l’histoire du concept de « Contre-état » au travers de quelques exemples probants (II) avant d’aborder les acquis (III).
I. NATION – ÉTAT – GOUVERNEMENT – POLITIQUE
Afin de rendre cet exposé pertinent, il est essentiel de revenir sur des notions de base, de manière sommaire, afin de permettre au lecteur non-averti de saisir la mesure de notre propos.
Nous allons donc opérer, tout d’abord, une définition des termes qui reviendront de manière récurrente dans notre exposé.
Il nous faut donc, avant toute chose, définir la nation.
A – De la nation
C’est un lieu commun qu’il est bon de rappeler, surtout en cas d’éloignement de ses principes fondamentaux, mais le nationalisme (corse, puisque c’est celui qui nous intéresse essentiellement ici) trouve son socle idéologique dans le concept de Nation donc de peuple.
Naitre. La racine du mot est claire, nette, précise et sans appel. La nation, selon le Littré (Dictionnaire de la langue française) est un «ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique». Cette notion est mauvaise car jacobine, centralisatrice et normalisée sur le modèle prévu par la tradition philosophique française. Or, la nation corse, plus proche des modes de structuration orientaux que du standard français, est une forme de fédéralisme tribal. Paoli lui-même en avait conscience et avait fondé son mode de gouvernance sur cette connaissance pragmatique et objective de notre microcosme sociopolitique.
Le concept de nation implique une adhésion commune des microcellules de la société à une vision culturelle, historique, morale et politique commune. Les individus qui composent la famille, les familles qui composent le clan, les clans qui composent la nation, tous doivent répondre de cette unité fondamentale, sans concurrence mais en collaboration totale.
Cette construction sociale typiquement méditerranéenne pose alors la problématique de la confrontation entre ces secteurs superposés de la vie insulaire. Les points de contact entre les cellules sociales se mettent en place au niveau politique.
Ces groupes qui composent la nation se confrontent de deux façons :
- Positive lorsque leur but est commun. Elles mettent alors leurs réseaux et leurs forces vives en commun dans l’obtention d’un objectif.
- Négative : on assiste alors à l’apparition de la violence. Les sous-groupes (partis politiques, groupes d’intérêt économique, bandes criminelles…) entrent dans une spirale de la destruction de « l’autre ».
La Nation est donc une entité ethnique stable et homogène mais évolutive par le droit. L’acquisition de nationalité selon les critères normatifs juridiques et politique permet l’évolution de ce noyau originel. Ces critères permettent de passer de l’appartenance par sentiment à une appartenance de droit.
B – De l’État
L’État est une entité morale politique qui possède l’autorité en matière exécutive, législative et judiciaire. L’État est garant du fonctionnement d’un pays.
L’existence de l’État repose sur la théorie (développée par Max Weber dans ses deux œuvres « Économie et Société » ainsi que « Le Savant et le Politique ») des trois éléments :
- Un territoire : Le territoire est divisé en 3 parties : l’espace terrestre, un espace maritime, l’espace aérien.
Ces espaces sont délimités par des frontières. Dans le cas de la Corse, la mer constitue une frontière naturelle (mais pas pour autant une barrière, bien au contraire).
Les flux de population et de marchandise à travers ces frontières sont encadrés par des lois et traités.
- Un gouvernement : Organe exécutif de l’État.
- Une population : Unie autour de la défense d’intérêts communs (culture, histoire, langue), elle constitue la nation d’un pays.
C – Du gouvernement
Le gouvernement est une entité politique composante de l’État et qui constitue sa branche exécutive. Cet organe applique, selon les attributions qui lui sont dévolues par la norme juridique suprême,
Cet organe est un outil de la nation inscrit au cœur de l’appareil étatique. À la différence de la structure de l’État qui est peu souple et modifiable (dans son ensemble), le gouvernement est lui soumis au changement par la sanction politique démocratique (le vote).
Il est essentiel de considérer le caractère humain des composantes du gouvernement. Par trop souvent, nous avons tendance à négliger les qualités humaines essentielles nécessaires à l’accomplissement d’un mandat.
La France s’est fourvoyée, en ce sens. La technocratie issue des hautes écoles constitue une caste hors du monde et du temps, vouée à se renouveler de manière endogamique.
L’ENA[1], HEC[2] et toutes les autres usines de ce type constituent une chaine industrielle produisant des technocrates coupés de toute réalité humaine et sociale.
D – De la Politique
La France maintient l’illusion politicienne du choix d’obédience ou de l’alternance voire de la cohabitation (qui est considérée comme le système politique le plus instable du monde).
Gauche et droite se passe le témoin en simulant les divergences d’idéologie. Si le masque est tombé, il reste l’atavisme intellectuel qui nous obligé à réfléchir selon les termes de cette dichotomie superficielle.
Or, notre action politique et civile ne doit pas se calquer sur cette posture feinte. Il nous faut considérer notre voie propre, notre propre réflexion, qui visera à épanouir notre économie de manière harmonieuse et spectaculaire en respectant les droits sociaux fondamentaux et la dignité des employés.
Verser dans le néo-libéralisme ou « la gauchitude », caractériser les projets où les positionnements selon cette réalité se placent dans une imposture intellectuelle héritée du néo-colonialisme le plus vulgaire.
II. L’HISTOIRE DU CONCEPT DU CONTRE-ÉTAT
« Nous luttons pour gagner et non pour que quelques écrivains attendris nous consacrent plus tard un poème éploré. »
Michael Collins
Ce concept mal connu que nous tentons de développer ici a reçu certaines applications de par le monde. Nous nous employons, cependant, à tirer une méthode, une stratégie, en analysant et en croisant les expériences passées de gouvernement parallèle, de gouvernement alternatif, de gouvernement provisoire.
La lutte, à armes inégales, entre certaines nations sans état, sur la voie de l’émancipation ou lors de conflits d’envergure mondiale avec perversion, voire suppression de la puissance étatique publique, ont amené les résistants à mettre en place des structures fonctionnelles permettant à la rébellion d’asseoir son activité sur une structure politique opérative.
En France : La France a eu droit à son lot de contre-états. Le plus notable d’entre eux et le dernier en date était bien évidemment celui de la France libre. En 1943, le Général de Gaulle en exil à Londres, président du CNF (Comité National Français) décide d’établir un gouvernement de la France libre. Ce gouvernement « provisoire » et en exil constituera la matrice du gouvernement mis en place en 1945, à la Libération.
En Irlande : L’Irlande propose un exemple plus proche de ce qui nous concerne : une grave crise politique secoue le jeune Etat libre : Le Sinn Féin deuxième parti du pays, décide d’entrer en opposition contre le parti au pouvoir, le « Cumann na nGaedheal ». La raison de la crise : une gestion bancale des affaires du pays ainsi qu’un rejet du Traité de 1921 laissant au souverain britannique la qualité de chef de l’Etat irlandais libre. De Valera, en rupture avec ses camarades de lutte, instaure un gouvernement officieux, un contre-état.
Le Sinn Féin établit alors un gouvernement parallèle en attribuant à ses cadres des fonctions ministérielles officieuses, constituant un gouvernement de résistance.
Au Pays Basque : Plus près de nous, tant au niveau culturel que géographique ou temporel, le peuple basque a pris très tôt la meure de l’enjeu de structures politiques alternatives.
Ainsi, des chambres d’agriculture parallèles comme la Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG), sous la forme associative, prirent le pas en 2005 sur les institutions officielles gangrenées par une logique administrative lourde et des directives politiques frustrantes. Financement des installations, accompagnement, conseil, mobilisation des professionnels sont les lignes directrices de ces organismes coopératifs qui tendent à gagner du terrain sur les chambres d’agriculture « établies » par le pouvoir en place.
Il ne tient donc qu’à nous d’envisager les structures parallèles nécessaires à la mise en place d’une Nation au sens encore officieux mais réellement pragmatique du terme.
III. LES ACQUIS
« Il ne suffit pas d’imaginer un gouvernement parfait; il faut surtout un gouvernement praticable… »
Aristote, La politique
A – De ce dont nous disposons
L’assemblée territoriale de Corse et le conseil exécutif de Corse (instaurés par la loi de 1982 relative au statut particulier de la Corse) constituent une forme de gouvernement décentralisé.
Cependant, cette forme de gestion particulière administrative et politique ne possède pas de fonctions régaliennes (du latin regalis, ce qui correspond aux attributs du roi et de sa gouvernance) telles qu’elles sont exposées dans notre Figure 2.
Ces fonctions qui, par leur absence, empêchent notre conseil exécutif de constituer un réel gouvernement sont les suivantes :
- L’exercice de la sécurité extérieure (diplomatie et défense du territoire par une armée constituée)
- Assurer la sécurité intérieure (maintien de l’ordre public par les forces de police)
- L’exercice d’établir le droit et de rendre la justice (de manière distincte et séparée comme le prévoit la théorie de la séparation des pouvoirs)
- L’exercice de détenir la souveraineté économique et financière en émettant de la monnaie, notamment par le biais d’une banque centrale nationale. Ce dernier point est à la fois sensible et important car il situerait la Corse dans l’Union européenne et entrainerait, de par cette adhésion, le transfert de souveraineté monétaire. Cependant, l’adhésion à l’Europe nécessite de se référer essentiellement à la BCE qui possède la souveraineté sur l’économie des pays adhérents
Figure 2 – Les prérogatives régaliennes
La Corse ne possède, au niveau de son assemblée ou de son conseil exécutif, aucune de ces facultés souveraines, et ce du fait de sa sujétion au système juridique et politique français.
B – Les acquis
Quelles sont les compétences particulières octroyées à la Collectivité territoriale de Corse par le Code général des collectivités.
- Éducation :
Schéma prévisionnel des formations
Construction et entretien des collèges, lycées, établissements publics d’enseignement professionnel, artistique, d’éducation spéciale, lycées professionnels maritimes, établissements d’enseignement agricole et centres d’information et d’orientation et certains établissements d’enseignement supérieur
- La CTC ne dispose donc d’aucune compétence en matière d’élaboration des programmes et des rythmes scolaires. Il nous faut cependant développer une vision propre de l’éducation et mettre en place une dynamique éducative éloignée des concepts français qui tendent, par un égalitarisme malveillant, de substituer la qualité par la quantité et qui pousse la médiocrité à devenir la norme.
Taux de scolarisation en Corse : 16.6% (53610/320585 habitants), c’est-à-dire avant-dernière région de France (reste la Dordogne en bonne dernière) selon les chiffres INSEE 2012/2013.
S’il est un exemple à suivre en matière d’éducation, c’est bien celui de la Finlande. La superficie de l’ile et sa population ne sont pas comparables à celles de la Corse mais c’est un modèle qui est considéré comme étant le plus performant et le plus sain de l’OCDE par le rapport de l’enquête internationale PISA.
La performance du système finlandais est de plus assurée par divers éléments fondamentaux :
- Gratuité absolue de l’école (fournitures, cantines, transports, inscriptions scolaires et ce jusqu’à l’université…)
- Le recrutement exigeant des enseignants (Bac +5 minimum jusqu’à la fin du secondaire) ayant suivi une formation professionnelle post-études et avant d’intégrer le circuit, disposants d’un statut social confortable et avantageux (rémunération, contrats…)
- Développant de l’auto-responsabilité chez l’enfant et du système de réparation (1 point négatif doit produire 1 point positif)
- Les pauses régulières dans l’enseignement (15 minutes toutes les 45 minutes)
- Soutien personnalisé et individualisé aux enfants souffrant de difficultés
- Culture et communication :
Politique culturelle, développement de la langue et de la culture corses.
La CTC, par le biais de ses services, possède une délégation des pouvoirs de l’état français en matière de :
- d’inventaire du patrimoine
- de recherches ethnologiques
- de création, de gestion et de développement des musées
- d’aide au livre et à la lecture publique, dans le respect des compétences départementales et communales
- de soutien à la création, de diffusion artistique et culturelle et de sensibilisation à l’enseignement artistique.
C’est par ce biais que nous sommes amenés à fabriquer des corses, à intégrer les individus issus de l’immigration (continentale ou pas).
La stratégie doit être double :
- Le Patrimoine (matériel et immatériel) doit devenir un enjeu majeur de sauvegarde et de développement économique. La Corse possède, au niveau de sa culture, de son environnement ou de son potentiel archéologique et historique, des richesses qu’il est impératif de sauvegarder, conserver et mettre en valeur afin de pouvoir établir une évolution de la cible touristique et de développer de manière ordonnée, globale et respectueuse, l’épanouissement intellectuel des corses.
- La culture doit être le socle de notre action car elle constitue l’émanation de notre identité. Ainsi, ouverte et curieuse, elle se veut aussi dotée d’un noyau stable et dur qui constitue l’axe identitaire qui permet de disposer d’un cadre référentiel.
Ici encore, les associations doivent être ce pivot d’articulation qui théorise et projette, qui constate et agit, et qui permet aux politiques de pouvoir se reposer sur une base sure et active, issue de la société civile.
- Sport et éducation populaire :
Promotion des activités physiques et sportives, d’éducation populaire et d’information de la jeunesse par le biais de :
- La mise en valeur des performances sportives par une implication des sportifs de haut niveau dans la définition d’une politique publique dans ce domaine (interventions en milieu scolaire, dans les organismes d’insertion sociale…)
- Plan d’aménagement et de développement durable
Il faut ici se rapporter au PADDUC et à ses amendements.
- Transports :
Exploitation des transports ferroviaires, continuité territoriale avec le continent, routes nationales, convention avec les départements pour l’organisation des liaisons interdépartementales
Inutile de nous étendre sur le sujet, il nous suffit de renvoyer le lecteur à l’analyse de Paul Medurio du 05/04/2016 pour les Chjassi di u cumunu intitulée « Les moyens de communication en Corse » (https://ichjassidiucumunu.com/2016/04/05/contribution-les-moyens-de-communication-en-corse/)
- Gestion des infrastructures :
Ports maritimes de commerce et de pêche, aérodromes, réseau ferré
(Voir référence supra)
- Logement et foncier :
Les deux axes principaux de ce combat sont bien assimilés par les hommes et les femmes que nous avons placé aux responsabilités en décembre 2015 au sein de l’Assemblée de Corse. Ces deux points doivent bien évidemment être renforcés par un Office du foncier déterminé et réactif :
- Le maintien des Arrêtés Miot qui facilitent la succession et évitent donc la cession de bien pour impossibilité de paiement des frais notariés. Il s’agit, plus que du maintien d’un droit d’hériter de la conservation de notre identité qui est essentiellement liée à l’équation « Terre-Pierre-Homme ».
- La mise en place d’un statut de résident amélioré basé sur une durée raisonnable couplée à une réelle implication dans l’intégration du primo (linguistique et culturelle).
- Développement économique :
Aides aux entreprises, tourisme, agriculture et forêts, formation professionnelle, apprentissage et insertion professionnelle des jeunes.
Agriculture et forêts : Développement de la culture maraichère et fruitière qui est le parent pauvre de notre développement alors que l’élevage est majoritaire dans l’île. Le développement de l’agriculture, fondement absolu de notre culture et de notre autonomie passe donc par 3 points :
- Formation (lycées agricoles et organismes d’insertion professionnelle) des jeunes publics aux métiers de l’agriculture et de ses dérivés (culture et élevage + industrie de transformation)
- L’accompagnement à l’installation et au développement par les professionnels du secteur associés en SCOP
- L’engagement de l’agriculteur à s’impliquer de manière contractuelle mais volontaire dans le parcours d’un autre jeune agriculteur en devenir (une sorte de tutorat)
L’agriculture ne représente à l’heure actuelle que 3% du PIB de l’île. Aucune mesure raisonnable n’a été prise pour favoriser le développement de ce secteur qui permettrait l’autosubsistance de l’île la plus riche de méditerranée en termes de terre, d’eau et de savoir-faire.
Tourisme : Il est désormais tant de comprendre qu’elle doit proposer non pas un tourisme de masse stupide qui n’apporte rien à l’économie de la Corse si ce n’est l’enrichissement des grandes surfaces qui n’ont aucun réel impact sur l’économie de l’ile et le développement d’une économie de la paupérisation par des contrats précaires favorisant l’arrivée d’une population continentale venant alimenter les chiffres du chômage et noyer la Corse sous un flot humain qui ne souhaite pas s’intégrer mais vivre « sa misère au soleil » mais plutôt le développement patrimonial, l’encadrement et l’essor du tourisme vert, l’accompagnement du développement du secteur « Hôtellerie-restauration » vers des pratiques harmonieuses (tant en termes d’emploi que de prestation). Le Tourisme ne constitue une plaie que si nous le subissons. Si nous maitrisons les flux et les cibles, la Corse peut très vite se doter d’une économie florissante axée sur la sauvegarde et la sublimation de sa culture et de son identité.
- Environnement :
Protection de l’environnement, ressources en eau, plan de gestion des déchets, programme de prospection, d’exploitation et de valorisation des ressources énergétiques locales.
Nous jouissons donc, à l’heure actuelle, d’une entité dotée d’une certaine faculté de délibération et de gestion qui ne s’apparente pas à un gouvernement et/ou à un état.
Cependant, afin de mener vers leur accomplissement les souhaits d’autodétermination et de développement du peuple corse, il nous faut envisager la création d’un embryon de structure politique qui, par son action déterminée et sa croissance exponentielle, amènera la nation vers son émancipation totale.
PARTIE II
I. LES BESOINS
Essentiellement et de manière idéale, comme toute structure qui se veut efficiente, nous avons besoin de 2 éléments basiques :
- Une organisation humaine et sociale
- Une logique de compétences collectives
A – L’organisation humaine et sociale
L’organisation sociale est fondée sur l’individu, c’est une évidence qu’il est bon de rappeler.
Ainsi, non pas à la base mais au principe fondamental de la structure envisagée, nous trouvons le partisan. Le choix de la terminologie n’est pas innocent. Nous n’avons pas opté pour le titre « militant » ou pour le qualificatif de « sympathisant ». A nous d’apporter une définition du terme qui le ramène à sa réalité fondamentale.
Le Partisan est, de manière schématique, ce que Carl Schmitt définit dans son ouvrage majeur « La Théorie du Partisan ».
Le partisan est un combattant non-conventionnel, sans uniforme et ne jouissant d’aucune légitimité offerte par une puissance publique reconnue.
Le partisan combat une entité qu’il juge comme étant illégitime.
C’est ainsi, pour beaucoup, que l’on considère la domination coloniale de la France sur la Corse depuis environ 200 ans.
Le partisan est investi par sa mission et la charge de son combat. C’est ainsi qu’il en fut des résistants durant la 2nde guerre mondiale.
Il faut bien entendre que la Corse est sous occupation coloniale. Même si son occupation et la guerre qui lui sont menées ne sont pas réellement d’ordre militaire, notre société en péril reste néanmoins combattue sur les fronts de son développement économique et social ainsi que de sa culture.
Le partisan, doué d’abnégation et ultra-déterminé a donc pour vocation d’être formé afin de pouvoir agir en cellule isolée en ayant conscience de son but.
Ce que tous les partis politiques ont négligé jusqu’ici, c’est la formation du militant/partisan.
Figure 3 – Organisation humaine et sociale. Stratégie de réseau
L’action du dit Partisan s’effectue à tous les niveaux de la société tels que relevés dans le schéma ci-dessus. La stratégie de réseau, à savoir la faculté de pouvoir affecter des personnes à des ressources, permet un maillage du tissu social et une efficacité accrue de son action.
B – La logique de compétences collectives
Ainsi, le partisan n’est pas un militant. Il n’est pas un sympathisant. Il transcende l’idée politicienne pour embrasser l’idéal politique.
Le partisan est voué à une cause qu’il est préparé à soutenir ou à défendre, tant sur le plan rhétorique et théorique qu’au niveau de l’action social, culturelle et économique.
L’organisation sociale qui doit être mise en place avec le partisan pour socle trouvera son accomplissement dans le développement des associations.
Ces dernières, avec les syndicats et les comités, constituent de manière factuelle le lien privilégié entre l’individu et l’appareil politique.
La structure associative est intéressante en ce qu’elle s’attache à fédérer les partisans d’une idée autour d’un objectif commun, pragmatique et public, lui permettant de collecter les ressources tout en ayant une activité à la croisée des secteurs de la vie sociale et sociétale.
Cependant, il nous faut donc définir clairement le niveau de compétence et d’implication de l’individu.
Recourir à la logique de concours ou de CV, la stratégie de la candidature, est un défaut typiquement français qui a participé à la ruine du système politique et social de notre « pays ami ». Il nous faut rompre avec cette attitude néfaste et privilégier l’expérience et l’activité de la personne.
II – LA STRUCTURE FUTURE
L’orientation que l’on pourrait donner à cette Corse dirigée par ce contre-état serait donc totalement opposée à la direction prise par la France depuis le siècle des Lumières.
Non par simple esprit de contradiction puéril et vain. Bien au contraire.
Mais parce que là où la France a pris le parti d’opter pour un centralisme et un état unitaire qui servaient son ambition d’unification d’un territoire, refusant de reconnaitre les spécificités des nations sans état la composant,
Le Contre-Etat n’est cependant qu’une mesure temporaire, un « gouvernement provisoire », visant à assurer la transition d’une dépendance postcoloniale vers un état d’autonomie préparatoire à celui de l’indépendance.
Ainsi, il serait malhonnête ou vain de proposer une méthode de gouvernance s’apparentant à un gouvernement parapolitique (non au sens de Peter Dale Scott) sans proposer une alternative viable devant voir le jour à court terme.
A – L’alternative territoriale
La division administrative appliquée par la France et ses modifications successives n’ont eu pour motivation que le regroupement électoral.
La bidépartementalisation, la redéfinition de certaines communes et la refonte des cantons ont créé des disparités démographiques, économiques et territoriales qui ont servi les ambitions coloniales françaises.
Revenons à une structuration traditionnelle, c’est-à-dire quasiment naturelle.
Le système ancestral de la Pieve constitue, à notre idée, la division la plus pertinente du territoire, tant au niveau humain que social. L’homme étant attaché à la terre de manière indissociable, malgré ce que le modernisme le plus abject et ses théories les plus fumeuses concernant le nomadisme et la fin des frontières (cf Jacques Attali), il convient de ramener sa réalité microcosmique à la cellule territoriale la plus intime, à savoir le village et/ou la Pieve.
Cependant, les inégalités démographiques peuvent entrainer des disparités importantes entre les Pieve. Il conviendra donc de mettre au point des Communautés de Pieve afin de créer une homogénéité relative afin de ne léser aucune division micro-territoriale.
Figure 4 – découpage du territoire en 1730
B – L’alternative juridique
Il nous faut adhérer au concept fondamental, résolument moderne, intègre et révolutionnaire de séparation des pouvoirs comme établi par Montesquieu au début du XVIIIème siècle.
Nous devons prévoir, pour la Corse, un système hiérarchique juridique pertinent, résolument moderne et démocratique. Le travail d’élaboration de ce paradigme doit être entamé dès aujourd’hui pour deux raisons :
- De manière purement préparatoire et pragmatique. L’autonomie puis l’indépendance demanderont à ce que le cadre normatif législatif corse soit déjà prêt au moment de l’accession à la souveraineté. Nous référer à l’esprit de la Constitution de Paoli est une bonne chose. Penser que l’on peut adopter tel quel ce document aujourd’hui est une hérésie historique et politique absurde qui relève du fantasme grotesque.
- Nous devons être préparés à assumer un processus d’autodétermination et, de fait, manifester ainsi notre volonté inaliénable de travailler à une réelle fondation de notre Nation-État.
La priorité juridique reste donc double, à savoir établir une norme suprême constitutionnelle et rédiger ce que nous appellerons « e legge di u cumunu » qui correspondent à une sorte de code civil amélioré régissant la vie économique et sociale.
- Constituzione di a Nazione : En tant que norme suprême, la Constitution garantit le cadre juridique dans lequel la Nation doit s’inscrire. Les droits et devoirs des citoyens et institutions y sont inscrits.
Celle-ci ne doit pas revêtir un caractère monolithique et doit pouvoir être modifiable.
Elle doit sacraliser la séparation des pouvoirs et définir les droits et devoirs collectifs et individuels.
- E legge di u cumunu : Comme nous le disions précédemment, un ensemble moderne de lois régissant la vie économique et sociale.
C – L’alternative politique
Ce système reposerait donc sur un triple édifice
1- U guvernu di a cunfederazione
2- A Pieve (ou addunita pievana): Le cunsigliu pievanu est composé de 12 membres tirés au sort, mandés pour 2 ans, parmi une liste d’aptitude établissant les critères suivants :
- Avoir plus de 30 ans
- Disposer de toutes ses facultés mentales et intellectuelles
- Le représentant ne peut effectuer deux mandats successifs
- Toute condamnation dans le cadre d’une affaire liée aux biens publics ou à un crime empêche l’individu d’apparaitre sur la liste ou provoque la déchéance immédiate de son mandat
3– E cumune : La ville qui est gérée par un maire qui conserve son rôle de 1er magistrat de la commune, avec les limites qui sont celles définies aujourd’hui. Rien à revoir à ce rôle qui est très bien cadré par le système politique, juridique et administratif en vigueur.
D – L’alternative internationale
L’actuel Président de l’Exécutif de l’Assemblée de Corse, Monsieur Gilles Simeoni, remplit une fonction de manière honorable et efficace mais qui doit être vouée à servir d’exemple pour un développement institutionnel. Son action de par le monde, aux USA comme en Catalogne, en Ecosse comme en Sardaigne, est celle d’un chef d’état, portant les aspirations de son pays par-delà les frontières et créant des connexions entre les divers pays qui peuvent constituer des alliés potentiels pour la Nation Corse en éveil.
Notre réflexion nous a amenés à envisager la théorie de ce que nous appelons « le Protocole Boswell ». Ce dispositif est une forme de diplomatie internationale basée sur la stratégie de réseau (guérilla politique internationale ou diplomatie du «pauvre»). La Corse, ne disposant actuellement ni reconnaissance internationale ni autodétermination, doit envisager la mise en place d’une diplomatie officieuse, chargée de vendre la cause de notre peuple auprès de toutes les instances et autorités (voire personnalités) mondiales.
La diplomatie corse, selon notre vision, doit être composée non pas de technocrates mais de cadres politiques formés et compétents (droit international, langues…) et capables de générer et d’entretenir une logique de réseau à divers échelons. L’Université de Corse devrait être l’institut en charge d’un cursus permettant la formation de ce genre de missionnaires.
Tout ceci, bien évidemment, dans le cadre de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961. Même si la Corse n’est pas un état souverain reconnu au niveau international, rien ne l’empêche d’adopter les caractéristiques prévues dans ce document pour donner des missions à ses émissaires.
Figure 5 – Les axes de rayonnement de la Corse
Ainsi, les membres du Protocole Boswell seraient chargés de missions relatives :
- Aux affaires économiques internationales : Représentants des entreprises et groupes corses, ils auront pour vocation de vendre les produits de l’industrie nationale
- Aux affaires culturelles : Développer des partenariats et des échanges culturels entre la Corse et le monde extérieur (sur les 3 niveaux extérieurs représentés dans notre schéma). Permettre une reconnaissance tacite de la Corse en tant que nation sous occupation coloniale.
Une nouvelle agence devrait donc voir le jour, permettant de mettre en collaboration à l’échelon international certaines compétences de l’ADEC, de l’ODARC et de l’ATC.
Cette agence serait composée d’un nombre fixe et limité d’ambassadeurs nommés conjointement par le président de l’Assemblée de Corse et le Président de l’exécutif.
Chacun de ces représentants de la Corse devra rendre des rapports journaliers aux cabinets des présidents afin de permettre une communication régulière et une optimisation de la réactivité de l’appareil « étatique » corse.
Cependant, alors que la Corse n’est reconnue par aucun traité international comme un Etat souverain, il est nécessaire ici aussi d’avancer de manière officieuse. Le Protocole Boswell se base sur 3 items :
Figure 6 – Les 3 outils de la diplomatie corse
Nous le voyons dans le graphique précédent, la Diaspora tient une place éminemment importante dans la prise d’envergure internationale de la Corse.
On estime la population à l’extérieur des frontières de l’île, descendant de manière plus ou moins directe d’expatriés corses, à environ 1 500 000 individus.
Cette population aime parfois à se retrouver au sein d’associations, d’amicales ou de lieux dédiés. Sans établir de liste précise de ces groupes de corses hors-sol, nous pouvons tout de même mentionner les amicales de Paris, Montpellier, Nice, Marseille, celle des Corses au Canada, aux USA, au Mali, Porto Rico et bien plus encore.
Cette diaspora organisée, par ses réseaux et son désir de participer à la diffusion de notre culture dans le monde, constitue un point d’ancrage non négligeable à l’opération de diplomatie « underground » que nous avons défini au préalable.
III. LES AXES D’ACTION
Le combat que nous menons doit disposer d’une stratégie visant, sur le moyen et long terme, à occuper la Corse, ses structures, ses ressources, pour imposer un état de fait à la nation dominatrice et colonisatrice.
De fait, comme dans tout « coup d’état » organisé de manière logique, il nous faut établir des secteurs prioritaires à monopoliser :
A – La communication
La communication par voie terrestre – voie aérienne – maritime
La communication médiatique : télé – radio – journaux – littérature
Ainsi, les médias main Stream corses doivent être les fers de lance de la culture et de la langue. Ils doivent offrir aux corses non pas la vulgarité ni la vacuité mais bel et bien de conforter leur culture tout en ouvrant leur esprit à l’extérieur. A l’heure actuelle, Via Stella reste, par exemple, contrôlée par France Télévision. Son administration doit impérativement revenir au peuple corse.
B – L’alimentation
L’alimentation naturelle : L’agriculture est la base de toute la société. Le socle, la fondation pérenne de notre monde insulaire doit reposer sur ce secteur.
Il convient, à notre avis, de mettre au point et de développer le plus largement les coopératives agricoles afin de constituer un réseau solide de producteurs. Ces coopératives seraient regroupées dans un consortium agraire permettant :
- D’élaborer des stratégies agricoles tant en termes de production relative à l’autosubsistance que d’exportation
- De réguler les prix des matières produites et de favoriser le stockage des denrées afin de permettre une forme d’autarchie.
- De défendre collectivement les droits des agriculteurs
- De constituer une sorte d’organisme de prêt à taux zéro permettant l’installation des jeunes agriculteurs ou le développement des exploitations existantes.
Il y a une nécessité absolue c’est celle de livrer une « bataille du blé » afin de fournir l’autosubsistance à l’île (nécessité de développer une industrie de la transformation alimentaire). Cependant, il ne saurait être de gestion raisonnable et efficace de l’agriculture et donc de la subsistance sans établir une rationalisation de l’utilisation que nous faisons de l’eau, ressource naturelle essentielle et fondamentale de notre île.
L’alimentation énergétique : La Corse doit impérativement être rapidement autonome dans le cadre de sa production d’énergie. Les solutions propres et écologiques ne manquent pas afin d’aller dans ce sens.
C- La culture et le social
La généralisation de l’emploi de la langue corse dans tous les secteurs de la vie insulaire. Cette impulsion doit venir et des pouvoirs publics qui doivent le favoriser (le plan Lingua 2020 par exemple) mais doit trouver un écho favorable dans la société civile, tant au niveau du secteur privé (corsisation des emplois et formations en langue corse) que du cocon familial (immersion et pratique intime de la langue comme lien intergénérationnel).
Le corse redeviendra ainsi a nostra lingua di u pane.
D – Les corses de l’extérieur
Les corses ont connu l’exil, pour des raisons alimentaires, de manière massive, plusieurs fois au cours des deux derniers siècles. Ainsi, on estime à environ 1.500.000 la population corse vivant à l’extérieur de l’ile (dont environ 50% dans l’hexagone). L’appartenance de cette communauté hors de nos frontières naturelles peut nous amener à nous poser une question : Quelle place leur accorder dans la vie de la nation corse ?
Nous pouvons alors diviser cette diaspora en plusieurs segments :
- Les corses de l’extérieur dont le souhait serait de revenir en Corse participer activement (à l’intérieur de l’île ou à l’extérieur) à l’émancipation et au développement de notre patrie.
- Ceux qui se réclament d’une certaine «corsitude» étalée de manière ostensible à grands renforts d’arbres généalogiques aussi excentriques qu’extensibles mais ne connaissent de la Corse que les séjours vacanciers, le farniente et les pieds en éventail.
Nous ne saurions envisager et élaborer un avenir national sans pour autant prendre ces éléments en compte.
La conscience et la volonté des individus issus des corses de l’étranger doivent être des marqueurs essentiels permettant leur intégration à la nation corse.
Cette volonté, ces actes, peuvent recouvrir diverses réalités :
- Individuelle : souscrire à l’apprentissage de la langue.
- Familiale : engager ses ascendants directs, son couple ou/et ses enfants dans une démarche d’implantation définitive, pérenne et stable afin de faire souche en Corse.
- Associative, socio-économique : faire vivre, animer ou développer des activités relatives à la réappropriation de la culture et du patrimoine corse, au développement économique et social de l’île (extérieurement ou intramuros)
Ainsi, l’apport de ces « nationaux » pourrait être calqué sur le modèle israélien (loin de toute considération politique, considérant la seule efficacité du protocole) : le « kibboutz », notamment le premier de ceux-ci : le kibboutz Degania.
Cela consisterait à intégrer les corses du retour dans des communautés agricoles, avec une mise en commun des outils de production, fabrication, et de transformation. Ces périodes de 6 mois/1 an seraient mises à profit pour effectuer un apprentissage de la langue immersif, tout en favorisant l’épanouissement culturel et social.
Ce genre de protocole d’intégration devrait être ainsi élargi à l’ensemble de la population de l’île, notamment pour les jeunes, essentiellement la frange inscrite dans une démarche d’insertion professionnelle et/ou sociale.
Nous devons prendre conscience que la terre de Corse est une manne céleste, offrant à la fois un climat tempéré, une terre fertile, et des espaces naturels à consacrer impérativement ou à vouer à l’autosubsistance, voire à l’exportation.
La création d’un « office du retour » est l’une des bases de l’émancipation de notre nation.
Permettre à la fois :
- Le retour volontaire de la Diaspora dans des conditions saines
- La structuration des divers groupes constitués de Diaspora
- L’implication de ces groupes dans la vie sociale, économique et culturelle de la Corse (un mécénat collectif ou individuel organisé)
- La formation et l’insertion sociale des corses autochtone
Conclusion
Nous l’avons vu apparaitre sur les réseaux sociaux suite à la victoire électorale de décembre 2015, la notion de « Guvernu corsu » a émergé (ré-émergé ?) afin de qualifier la gouvernance de l’assemblée de Corse et du Conseil exécutif de Corse par les nationalistes en coalition.
Or, afin que ce terme trouve réellement son essence, alors que nous sommes encore soumis à l’emprise de la France sous toutes ses formes (culturelle, sociétale, migratoire, juridique et politique), il nous faut prendre la pleine mesure de nos capacités et envisager d’adapter notre mode de fonctionnement politique afin de préparer, pour demain, l’émancipation totale du peuple corse sur sa terre.
Comme le disait l’adage romain que supposé être à l’origine de la devise « Si vis pacem, para bellum » :
« Ainsi, celui qui désire la paix devrait préparer la guerre. Celui qui désire la victoire devrait entraîner soigneusement ses soldats. Celui qui désire des résultats favorables devrait combattre en se fiant à ses habiletés et non à la chance. »
Végèce, Epitoma Rei Militaris
Il nous faut, pour l’heure, préparer un projet et une alternative politiques au cadre structurel que nous subissons. Ce dispositif doit être aussi celui qui génèrera la forme solide du gouvernement de la Corse libre et autodéterminée de demain.
Demandons-nous, patriotes, militants, partisans, sympathisants, en soif de travail et de lutte pour notre pays, non pas ce que ce dernier pourrait faire pour nous mais bien ce que nous pouvons faire pour lui.
Paul Turchi-Duriani
[1] ENA : Ecole Nationale d’Administration, qui assure le recrutement et la formation initiale des hauts fonctionnaires français et étrangers. Créée par Michel Debré, elle émane du souhait du Général de Gaulle de développer une élite incorruptible, suite à la victoire de 1945.
[2] HEC : École des hautes études commerciales de Paris spécialisée dans le domaine de l’enseignement et de la recherche en management et en économie.
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