TRIBUNE LIBRE : UN SI DICE NULLA UN SI PERDE NULLA

coca

Le problème de la drogue, c’est la drogue, en parler c’est déjà trouver des solutions…humaines. La drogue a cette faculté de réunir dans le malheur consommateurs et revendeurs, ils seront associés à des degrés différents, victimes de ce fléau. La drogue c’est la version moderne de la trahison, elle vous sourit et vous poignarde en même temps. La drogue est insidieuse, elle peut aussi s’inviter chez ceux qui en profitent allégrement.

POURQUOI CEUX QUI ONT LE POUVOIR D’EN PARLER SE TAISENT !!!!!!!!!!!

« LA FEUILLE DE COCA SYMBOLE ANTI-IMPÉRIALISTE EN BOLIVIE »

La cocaïne est une drogue, d’accord mais quid de la feuille de coca ? Le Président Bolivien Evo Morales, demande aux Nations Unies d’arrêter de la classer parmi les stupéfiants, ce qui permettrait d’exporter des produits tirés de cette plante. Un  combat politique du leader Bolivien contre le reste du monde ? En Bolivie, quand vous arrivez dans un hôtel, une infusion de feuilles  de coca vous est aussitôt proposée, surprenant, non,? Cela soulage le mal de l’altitude, recommandée et légale aussi la mastication des feuilles qui dynamise, à l’instar des bonbons ou des liqueurs à la feuille de coca  commercialisés surtout pour les touristes. En revanche la cocaïne est prohibée, comme partout ailleurs dans le monde.

« COCA, SI, COCAÏNE NO »

Pour résumer la politique bolivienne en 2009 Morales l’inscrira dans la Constitution, consacrant la feuille de coca comme « patrimoine culturel, ressource naturelle renouvelable de la biodiversité de la Bolivie, et comme facteur de cohésion sociable ». Tout est dit…ou presque.

MASTIQUER OU SNIFFER

L’argumentation d’Evo Morales, repose sur l’idée que la feuille de coca n’est pas de la cocaïne : « Elle n’est pas nocive pour la santé ». Comment le savoir ? Michel Sauvain, Ethno pharmacologue, est l’auteur de rares études sur ce sujet nous montre que si la mastication des feuilles de coca aide à l’effort en altitude, mais n’entraine pas de dénutrition, elle contrairement à ce qui a été dit pour justifier son classement parmi les stupéfiants.

Il n’empêche que la feuille de coca libère aussi de la cocaïne dans le sang. Une personne qui mastique a un taux de cocaïne environ 100 microgrammes pour 100ml de sang, ce qui est 2 fois moins que chez quelqu’un qui sniffe de la cocaïne. Pour ce qui est de l’effet ressenti, la même différence existe entre mastiquer des feuilles de coca et prendre une ligne de poudre qu’entre avaler un verre de cidre et un triple whisky. À partir de là on peut diaboliser ou minimiser les effets de la feuille, l’affaire n’est pas close. Pour information : dans la ville de Cochabamba, il y a un marché légal ou le kilo de feuilles de coca vaut l’équivalent de 6 euros. Les mauvaises langues disent que les agriculteurs ont intérêt à vendre aux trafiquants, cela rapporte bien plus ; Pour un kilo de poudre il faut 250 kg de feuilles, et les camionnettes bondées  de coca démarrent sur les chapeaux de roues…

La frontière entre le légal et l’illégal n’est pas très  nette !!!!

L’INFORMATION ANTIDOTE DE L’IGNORANCE

Si Morales combat pour faire reconnaitre la culture de la feuille de coca au sein de l’ONU, en CORSE la consommation de cocaïne drogue récréative, fait des ravages sociaux au sein de la jeunesse. La CORSE s’est réveillée avec ce fléau destructeur que nul ne soupçonnait. LA CORSE n’a pas encore réagi collectivement, ce fléau touche à l’humain, au pays de PASCAL PAOLI !!  Là ou on devrait essayer de comprendre, l’on juge ou on préfère la radicalité à « l’ estru paisanu ». Quelqu’un qui ne saura pas nager pourra t-il éviter la noyade ? Un monde moderne nous dit-on (!!) otage d’une société consumériste qui dicte ses propres lois.

Le terme « Moderne » implique-t-il la connaissance ou l’ignorance ? Un adolescent est-il en capacité de connaitre puis reconnaitre un produit qui pourrait le détruire. Le jeune aura appris à s’habiller, à dépenser, à consommer… Mais lui a-t-on appris à se défendre ? Informer, c’est rendre responsable, et « Éduquer», il en restera toujours quelque chose. Au pays de l’enfant-roi l’on n’arrive pas a « nommer les choses », parce qu’il y a de « l’humain ».

DROGUE AU PAYS DE L’ENFANT ROI

Doit-on écrire ce que le public doit savoir ou ce que l’on considère qu’il veut entendre ? Qui ne se pose pas cette question risque d’y apporter de fait la 2éme réponse : Cf.

« REPORTAGE IBIZA ET PEUPLE DISCOUNT »

Le monde sera ce que l’on en fera, et nous voilà dans l’ère du peuple discount et du reportage Ibiza !! Qui se soucie de nous, pas vous ? La drogue, et son phénomène de destruction, n’est abordée qu’en termes de faits divers, qui chez nous se déroulent souvent l’été, lorsque le pic de consommation prend des allures d’Everest du deal. Les journalistes évitant d’analyser ceux-ci en terme de faits sociétaux.

L’HUMANISME ET LE PROGRÈS

Pour l’heure le reportage Ibiza est notre lot quotidien dans nos médias , à l’exception de quelques professionnels de l’information qui commettent quelques articles épisodiques « liés à la situation de délinquance de la ville ». Le monopole de la presse ne craint pas la mise en  page de telles affaires. Seul le besoin de vendre, et non d’informer, devient une obsession exclusive.

OÙ EN SOMMES NOUS ?

Année 2010, AJACCIO plus de 450 contrôles positifs aux stupéfiants, contrôles « coup de chance », parce qu’aucune enquête, aucun travail de fond n’est réellement à leur origine. Les coupables sont souvent reversés dans une autre catégorie « les informateurs ». Pour les primos délinquants ce sera un stage que l’on évitera de faire, être revendeur ou consommateur à la sauvette ça va, mais se retrouver pendant une semaine autour d’une table avec psys et animateurs qui vont vous bassiner….« faut pas pousser », notre orgueil en prendra un coup. Le peuple discount c’est pour les autres, c’est bien connu, le déni par contre c’est pour tout le monde, on ne dit rien, on se cache tout… Qu’est devenu l’enfant roi ? Cette jeunesse élevée dans la royauté suprême se délecte dans la culture « mafiosa ». « Taper, coco, plein le nez, sniff… » Le mal débute par le verbe. Nos enfants vont-t-ils devenir « l’armée de réserve de la corruption »? Ils consommeront, vendront et voteront même pour ceux qui maintiendront le système. Ils penseront être dans la réussite, alors qu’ils seront dans l’hystérie consumériste. Ils seront les héros négatifs d’un monde fait de pulsions  morbides qui consacrent ceux qui aiment le pouvoir. Ils capitaliseront pour eux, sans faire société.

CROIRE EN LA JEUNESSE

Lorsque nous écoutons  M. PERNIN, le constat est alarmant, faillite sociale, drogue, alcool, suicide, système économique et politique désastreux. Le triste constat présenté devant le conseil municipal d’Ajaccio a figé tout le monde dans le marbre. Aucun commentaire, aucune question , aucun sursaut , nul doute que bon nombre ont été interpellés, mais un certain fatalisme régnait au moment de l’énoncé.

ENTRE RÉSIGNATION ET INEXPÉRIENCE

La jeunesse devra s’en contenter. Cette jeunesse en recherche d’avenir, de formation qualifiante, qui a le droit aux loisirs, à la fête, aux soirées où l’on se rencontre, où l’on se côtoie, où l’on crée du lien, une jeunesse que nous devons protéger. Nous croyons en la jeunesse.

ALORS DÉBATTONS…

Dans l’Hexagone, personne ne peut et ne doit contester le moralisme et le populisme enraciné dans la population française… Surtout pas de débat !!

« Un si dice nulla un si perde nulla »

La France avec le système le plus répressif d’Europe a connu la plus forte progression en matière de consommation de drogues. Dans le même temps pour usage personnel, la Belgique, l’Allemagne et d’autres pays en Europe dépénalisent. La répression fabrique de la clandestinité, la clandestinité fabrique des pratiques à risques.

Réduire les risques: c’est peut-être  faire du consommateur un acteur de sa propre santé. Il y a urgence a débattre, sachant que le contribuable dépense des fortunes pour financer une lutte perdue d’avance, car ni la police ni la justice ni la prison ne peut réguler un marché comme tous les autres, soumis, légaux ou pas aux règles de l’offre et de la demande. Débattons en toute conscience, sans tabou essayons de comprendre. Michel Kokoreff sociologue a dit : « La prohibition favorise une culture de la clandestinité et une forme d’hypocrisie sociale… ».

SI LA SOCIÉTÉ SE FERME SI ELLE REFUSE LA DISCUSSION À LA FIN ELLE PÉRIRA….

La drogue est un signe désormais il nous faut dire la vérité. Dans aucun pays la répression n’a réglé le problème de la toxicomanie. L’essor du monde consumériste a détourné l’homme de son chemin à des fins économiques. C’est à dire finalement politique.

LA SOLUTION EST POLITIQUE…

Si nous  n’y prenons pas garde, nous allons rejeter, enfermer à nouveau tout un groupe social dons le crime est de ne pas être dans les normes du moment. Si notre société veut se désintoxiquer elle doit d’abord admettre que le drogué est malade et que cette maladie est essentiellement sociale. Il faudra que la société se soigne elle – même, il faudra changer de vie; Si nous rejetons la toxicomanie et son lot de misère , c’est nous-mêmes que nous assassinons, car il s’agit banalement de nos enfants, et nous n’aurons point d’excuses, car ils sont peut-être « notre pire » , mais comme disait le titre d’un roman « Ils nous aiment beaucoup… »

Félix Bonardi

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