SYNTHÈSE DE LA CONFÉRENCE/DÉBAT DU JEUDI 17 NOVEMBRE 2016, NICE

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CONFÉRENCE/DÉBAT DU JEUDI 17 NOVEMBRE 2016, NICE

Synthèse

Thème de la conférence : «Économie et développement appliqués à la Corse»

Lieu : Hôtel Plaza-Boscolo, avenue de Verdun

À l’initiative de : l’Accademia Corsa di Nizza

Secrétaire de séance : JL Rossi

Assistance : 54 personnes

Début de la réunion : 18h40

Fin de la présentation par le conférencier : 18h47

Début des échanges avec la salle : 19h47

Fin des échanges avec la salle : 21h00

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Déroulement de la réunion

  1. Introduction faite par le président de l’Accademia Corsa di Nizza : B Terrazzoni
  2. Présentation du cercle de réflexion I Chjassi di u Cumunu : P Medurio
  3. Explication du mode de prise de parole : R Taddei
  4. Présentation du thème de la conférence ainsi que du conférencier : P Poggioli
  5. Parole à la salle :
    • Chairman : P Poggioli

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Échanges

Remarques :

  • Une synthèse est un moyen de retranscrire les idées maitresses développées lors des échanges par les différents intervenants. Elle permet d’avoir une vue d’ensemble de la réunion publique ou de la conférence et ne prétend pas rapporter mot à mot ce qui a été dit.
  • Les noms reportés sont ceux donnés par les différents intervenants lorsque ces derniers ont bien voulu indiquer leur identité. Toutes les interventions dont les identités ne sont pas connues seront donc reportées comme étant attribuées à l’intervenant X.

P Poggioli : introduction aux échanges

  • Rappel du mode de prise de parole développé auparavant par R Taddei.
  • Particularité de la soirée : comme nous avons assisté à une conférence, les questions au conférencier sont autorisées.

Intervenant X

  • L’exposé qui vient d’être réalisé a montré un travail qui s’est attelé à développer des concepts spécifiques pour l’économie de la Corse.
  • Néanmoins, plusieurs points soulevés sont des problématiques récurrentes au niveau de la France toute entière.
  • Par exemple, au niveau de la bonne gestion des finances publiques et du passage éventuel de montants de la ligne fonctionnement à la ligne investissement.
  • Dans cet exposé, le problème de la gestion des déchets est évoqué mais un autre point me semble crucial : celui de l’assainissement.
  • Un autre point mérite également toute notre attention. C’est celui de l’indivision.
  • Il serait souhaitable d’envisager des dispositions susceptibles d’accélérer les procédures qui permettent de sortir de l’indivision.
  • Par exemple, en mettant en place un système où les communes récupèrent les biens dont l’impôt n’arrive pas à être recouvré.

R Micheli

  • Réponse à 3 questions : (1) une relative à la gestion des finances publiques, (2) une relative aux VRD[1] et (3) la dernière relative à l’indivision.
  • Pour la première, je suis en accord avec vous et le fait qu’il y a un intérêt certain à favoriser l’investissement plutôt que le fonctionnement.
  • Pour les VRD, le PEI prévu initialement exclusivement pour les routes a été modifié afin de favoriser d’autres aménagements dont les VRD.
  • Pour l’indivision, le problème réside essentiellement dans le fait qu’il n’y a aucune commune qui soit assez courageuse pour appliquer cela.

JL Rossi

  • Pour le problème de l’indivision, le problème réside aussi dans le fait que souvent les communes ne font pas payer d’impôt pour le foncier non bâti.
  • Donc, il n’y a pas de défaut de paiement dans ce cas là.

G Lucchinacci

  • La démographie est galopante.
  • Ce phénomène va donc engendrer des problèmes.
  • Ces problèmes doivent être impérativement anticipés.
  • Un exemple évident va être celui de la pénurie d’eau.
  • Pour l’indivision, la gratuité des successions peut être une des solutions.
  • Les terres dans l’indivision, récupérées par les collectivités, pourraient être données avec un bail emphytéotique à des personnes sérieuses et capables de revitaliser réellement l’intérieur.
  • Il faut aussi prévoir une relance de l’agriculture en moyenne montagne.
  • Nous pourrions envisager une méthodologie par strates sur l’ensemble de l’île: à chaque strate des secteurs d’activités favorisés.
  • Cette méthode basée sur la cartographie, impose un découpage par tranches par altitude.
  • Par exemple :
    • Niveau 0 : favoriser les chalutiers, la pisciculture…
    • Niveau 0-50 m : favoriser la culture des agrumes…
  • Ce pourrait-être la feuille de route imposée par la CTC.

Monsieur Bartoli

  • Expérience en tant que professionnel du tourisme en Corse et sur le Continent.
  • Le tourisme doit-être considéré comme le cœur de l’économie en Corse.
  • Ne faudrait-il pas envisager une fiscalité plus agressive ?
  • Fiscalité afin de faire en sorte que de la richesse ne nous échappe plus du fait du mode de tourisme actuel.
  • Cette fiscalité doit-être mise en place par la CTC ?
  • Il faudrait également envisager un contrat CDI spécifique labellisé « nustrale » qui prenne en compte la saisonnalité de l’activité touristique.
  • Il ne faudrait pas refaire ce que nous avons fait pour la culture du kiwi.
  • Il faut également s’attaquer au problème des mobil-homes qui devient très préoccupant sur l’île.

R Micheli

  • Je vais d’abord apporter une réponse ou plutôt un ressenti sur le sujet de la fiscalité.
  • Il faut être très vigilant avec les taxes.
  • Nous pourrions faire une analogie avec la conduite d’un véhicule et l’utilisation de l’accélérateur.
  • Il faut savoir utiliser la fiscalité avec modération.
  • L’exemple des taxes imposées par les CCI qui se montent à environ 33 % du prix des billets pour les trajets en avion est significatif.
  • En effet, les CCI sont « plombées » par leur masse salariale !
  • Pour ce qui est de la mise en place de la taxe de séjour, elle ne peut être perçue que par les communes.
  • Pour le problème de l’eau, à mon sens, il doit être relié à la problématique de l’énergie.
  • La Corse est un château d’eau inexploité.
  • La future programmation pluriannuelle sur le sujet me laisse perplexe et je ne crois pas qu’elle est réaliste.
  • La solution est un raccordement au réseau européen, abandonner la centrale du Vazziu et la remplacer par une centrale solaire comme il est fait dans d’autres régions du globe pourtant moins ensoleillées.
  • Nous pourrions également envisager la mise en place de microcentrales.
  • Ces dernières ont l’avantage d’être écologiques et économiques.
  • Elles restituent l’eau, ne sont pas polluantes, ne dénaturent pas le paysage…
  • Pour l’agriculture qui ne représente que 3 % du PIB de la Corse, le constat est dramatique car mis à part des effets d’annonce rien n’est fait.

Monsieur Chiaramonti

  • Je suis actuellement paysan sur les hauteurs de Menton avec ma femme.
  • Nous produisons entre autres de l’huile d’olive, des citrons et je fais des murs en pierres sèches.
  • Cela fait 20 ans que j’essaye de rentrer chez moi en Corse pour y travailler.
  • Mais toutes mes demandes sont restées sans réponses malgré des promesses de s’occuper de mon cas.
  • Les élus ne travaillent pas assez avec la diaspora.
  • La Corse à un potentiel agricole extraordinaire.
  • Ce devrait être une chance pour cette île.
  • Néanmoins, le problème du foncier et les 3 % que représente l’agriculture dans le PIB de la Corse est la preuve que la situation actuelle est catastrophique.
  • Pour la gestion de l’eau, il faut faire en Corse, ce qui est fait ailleurs.
  • Prenons l’exemple de la production de blé : nous devrions être autonome et produire pour des régions du Maghreb et de l’Italie.
  • Il y a tout à faire en Corse.

Madame Chiaramonti

  • Je tiens à appuyer les propos de mon mari.
  • Malgré de nombreux déplacements en Corse de sa part, nous n’avons eu aucune réponse à nos sollicitations.

P Poggioli :

  • Le problème du retour est réel.
  • Ceux qui décident de le faire, se retrouvent devant d’innombrables obstacles.
  • Le retour individuel peut s’apparenter à un parcours du combattant.
  • Une réponse possible à cela est la mise en place d’un Office du Retour qui s’inspirerait de ce qui est fait en Israël.
  • Ainsi, il faudrait pouvoir compter sur des gens en Corse qui vont l’aider à se confronter aux réalités locales.
  • C’est certainement le moment.
  • Il faut faire remonter cette demande à nos élus car le retour individuel est trop souvent voué à l’échec.

Monsieur Tollinchi

  • Ma réflexion est en 3 points :
  • Le premier porte sur le droit de propriété et l’indivision : la perte d’un lien avec la Terre ne va-t-il pas être vécu par les corses comme un déracinement ? Cela serait comme une atteinte à l’âme corse.
  • Le second porte sur l’économie : le prix des billets d’avion pose un sérieux problème. De plus, le manque de structures d’accueil ne permet pas un tourisme de qualité et favorise un tourisme de masse qui ne sert pas les intérêts de la Corse.
  • Le troisième porte sur les faibles liens avec l’Italie et l’axe quasi exclusif avec Marseille.
  • Si rien n’avance en Corse, n’est-ce pas la faute d’un système féodal qui structure la vie politique corse ?
  • Effectivement, la gestion des collectivités pose problème !

R Micheli

  • En ce qui concerne le système féodal qui s’appuie sur des rentes venues de l’État, il est voué à disparaître car ces rentes s’étiolent.

P Poggioli

  • Remerciements :
    • à R Micheli pour sa prestation
    • à JP Calassi pour l’organisation de la soirée
    • au Président B Terrazoni et les membres de l’Accademia Corsa pour leur accueil
    • à tous les intervenants de cette conférence
    • au public venu nombreux
  • Les membres du cercle I Chjassi di u Cumunu sont heureux d’être présents ce soir et espèrent vivre d’autres soirées de ce type à Nice.
  • Ces membres aspirent à échanger, s’exprimer et débattre avec un seul esprit partisan : celui de l’intérêt supérieur de la Corse.

[1] VRD : Voirie et Réseaux Divers

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Les slides de la présentation

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