Synthèse de la réunion du jeudi 30 juin 2016
21 Rue Paul Colonna d’Istria, Ancien Mini-Racing face au collège des Padules, Ajaccio
Thème de la conférence : « Règlement des conflits politiques »
Coordinateur de la thématique : T Fieschi
Secrétaire de séance : JL Rossi
Assistance : 15 personnes
Début de la réunion : 19h35
Fin de la présentation du thème : 20h05
Début des échanges avec la salle : 20h10
Fin des échanges avec la salle : 21h15
Déroulement de la conférence
- Introduction : JL Rossi
- Présentation : T Fieschi
- Parole à la salle :
- Explication du principe du bâton de parole : R Taddei
- Chairman : P Poggioli
- Conclusion : T Fieschi
&&&
Échanges
Remarques :
- Les noms reportés sont ceux donnés par les différents intervenants lorsque ces derniers ont bien voulu indiquer leur identité.
Première partie : Notion de conflits
P Medurio
- Le problème qui se pose à nous est que nous nous trouvons dans une autre période, car notre ʺmouvanceʺ est arrivée au pouvoir.
- Cela a comme conséquence de ʺgelerʺ le problème.
- Le conflit n’est plus ressenti comme auparavant.
- Pour ma part, le conflit est lié au conflit dit ʺviolentʺ.
- Or, il y a un conflit latent.
- Dans les faits, les intérêts du Peuple corse sont encore heurtés, mais notre nouvelle position ne permet pas de répondre à la hauteur des attaques.
- Les nationalistes n’ont pas saisi ce qui existe à l’international.
- Par exemple, le Conseil de l’Europe a sommé la France de signer la charte des minorités et des langues minoritaires.
- Nous sommes depuis longtemps en relation avec les pays en lutte, mais nous n’avons pas de relation avec le Conseil de l’Europe.
JD Rossi
- Il y a un conflit historique entre la Corse et les dominants.
- Il faut poser le problème dans ce sens.
- Il est basé sur un acte colonial.
- C’est le Roi de France qui la fait et non pas la République.
- Nous avons l’impression depuis que notre mouvance est au pouvoir que tout va être résolu.
- Comme un conflit est aussi un rapport de force, la question qui peut également se poser est donc : si l’on désire résoudre un conflit, faut-il l’alimenter ?
- Il est incontestable que le dépôt des armes donne d’autres marges de manœuvre à notre mouvance, si nous nous dotons d’autres moyens de lutte.
- Il est donc impératif de mobiliser, car il y a des individus en Corse qui ne se sentent pas en conflit.
T Fieschi
- L’Europe n’a joué son rôle en Irlande que lorsqu’il y a eu le dépôt des armes.
- Ce n’est pas le conflit en lui même qui a amené le gouvernement anglais à changer d’attitude.
- Le conflit est un conflit politique.
- Le dépôt des armes n’empêche pas l’existence du conflit.
- Il faut trouver les moyens de faire intervenir l’Europe.
S Barbolosi
- La notion de « conflit politique » est primordiale.
- Est-on en paix entre nous ?
- Nous devons régler les problèmes entre nous avant d’aller discuter avec le camp d’en face.
- Toute la classe politique doit s’emparer du problème et monter au créneau. Il ne faut pas se limiter à une partie de l’échiquier politique.
- Ceux qui sont au pouvoir actuellement peuvent-ils ou ont-ils seulement la volonté d’arrêter ce conflit ?
- La violence réside aussi dans le ʺharcèlementʺ électoral que subissent les insulaires.
- Nous avons les élus que nous méritons !
T Fieschi
- Au 31 décembre 2017, il y aura des sièges en moins d’où l’agitation de certains qui se demandent ce qu’ils vont devenir.
- La paix n’est pas à envisager que pour faire ʺplaisirʺ aux nationalistes.
- Cette paix aura également un impact bénéfique sur la vie des gens de points de vue économique et social.
- Il faut arriver à faire passer ce message auprès de nos compatriotes.
- L’émancipation n’est pas que politique, elle est aussi sociale et économique.
- Pour l’instant, cela n’est pas mis en avant.
- D’autres ont réussi à le faire. Par exemple les Kanaks.
- Le risque, c’est que nos élus jouent ʺpetit brasʺ pour essayer de consolider les acquis électoraux à court terme.
- Il faut donc une mobilisation de la Société
S Barbolosi
- Je n’ai pas de critiques envers la nouvelle mandature.
- Il faut une vision pour la Corse sur 20 à 25 ans.
- Le fait de ne pas avoir cette vision à longue échéance crée des petits conflits qui font que nous avons économiquement de grosses difficultés.
F Squarcini
- Le nationaliste de la « rue » a des attentes qui portent sur l’emploi.
- Actuellement le problème majeur réside dans le manque d’emplois pour nos jeunes et moins jeunes.
Seconde partie : Les expériences suivies en Europe
P Medurio
- Les Basques ont été soutenus par l’URSS et la Russie.
- Les Irlandais par les USA.
- Il y a des alliances à rechercher !
- Nous ne l’avons jamais fait.
- Il faut les chercher avec les nations émergentes en Europe.
- C’est une autre approche de l’Europe à utiliser.
P Poggioli
- En 1922 les Irlandais ont réussi contre vents et marées à créer un nouvel État.La notion de conflit a été liée à un rapport de force armé pour l’Irlande, le Pays Basque et la Corse.
- En Corse, une résistance existe depuis la perte de notre indépendance, même si elle n’a pas été continuellement une lutte armée.Néanmoins, il n’est pas possible de comparer tous les conflits.
- L’Irlande du Nord avait contre elle l’Irlande libre, le Royaume-Uni, mais également les autre Pays d’Europe.
- Les négociations n’ont pu avancer que lorsque l’IRA a pris part à la discussion grâce, en grande partie, à l’influence des USA par le biais de sa diaspora.
- Les Basques avaient le soutien plus ou nmoins officiel de l’URSS ; mais lorsque l’URSS a éclaté, ils ont été en difficulté.
- Les Basques ont une base militante très politisée que nous ne possédons pas
- Je ne crois pas au soutien systématique de l’Europe.
- Au contraire, je pense que l’Europe bloquera toute remis en cause des frontières des états-nationons constitués aujourd’hui.
- Il y a eu le Brexit, l’UE s’y étant opposée et s’étant opposée aux réferendums catalan et écossais. Les territoires comme le notre vont avoir du mal à trouver leur compte.
- Une solution serait pour certains, une VIème République, mais le problème réside dans le fait que ceux qui portent actuellement ce projet sont contre l’idée d’une émancipation de notre Peuple.
S Barbolosi
- L’idée de passer à une VIème République a été initiée par Jean-Louis Borloo et l’UDI.
- Sa vision était différente de celle de ceux qui la demandent actuellement.
- En effet, il était pour un partage des territoires.
P Medurio
- Avant toute chose, il faut que l’on fasse un point ici.
- Ensuite, il faut aller taper à la porte du Conseil de l’Europe en s’appuyant sur d’autres territoires.
- Des grands pays européens, seule la France est bâtie sur une vision monolithique.
- Il faut intéresser aussi certaines branches de l’ONU.
- Il faut absolument trouver des personnes extérieures à la Corse.
Troisième partie : Situation actuelle en Corse
JD Rossi
- Si nous voulons peser, il faut avant toute chose arriver à mobiliser les nôtres.
- Je vais formuler une remarque qui peut déranger : je n’ai pas entendu une expression politique émanant de nos partis politiques depuis que les nationalistes sont au pouvoir.
- Il me semble que l’on a délégué.
- C’est une erreur majeure.
- Il faut toucher plus de monde.
- La diaspora doit être aussi mobilisée. Prenons exemple sur les israéliens.
S Barbolosi
- Il est impératif de sortir d’une logique de parti.
- L’objectif est de se regrouper pour dire ce que l’on veut collectivement.
- Il faut être uni face à ce fameux conflit.
- Une partie de la classe politique ne se remettra jamais en question.
- Je ne suis pas d’accord pour la « corsisation » des emplois aidés.
- Il faut un développement économique.
F Squarcini
- La question est : qui doit décider de ce que l’on doit être ?
- La « corsisation » des emplois est fondamentale !
- Nos enfants doivent avoir la possibilité de rester chez eux.
C Taddei
- Les gens pointent du doigt la revendication de « corsisation » des emplois, mais la « décorsisation » des emplois se fait chaque jour sans trop de soucis.
- Comment expliquer que nos jeunes ne trouvent pas d’emploi à la hauteur de leurs qualifications et qu’ils soient obligés de s’exiler, alors que les conjoints des fonctionnaires continentaux qui arrivent sur l’Île soient « placés » rapidement ?
- Les exemples sont nombreux !
P Poggioli
- On nous rabâche les oreilles avec l’administration française, en critiquant les gens qui y travaillent, mais qui peut nous affirmer, que dans l’avenir, cela sera toujours cette administration qui gèrera notre Île ? une administration corse dépendra de nos évolutions institutionnelles de demain mais sera tujours nécessaire
- Au-delà des critiques contre les fonctionnaires, si l’on observe les entreprises privées et que l’on voit d’anciens ou nouveaux nationalistes à la tête d’entreprises qui emploient des gens venus d’ailleurs, je me dis qu’il est difficile de les soutenir lorsqu’ils demandent des mesures pour développer leurs activités, si en retour ils n’embauchent guère de Corses Prenons un exemple : à l’AFPA, certaines formations dites pour la Corse forme 12 personnes venues de l’extérieurs sur 15 !
- Le constat est similaire si l’on regarde les employés dans certains secteurs économiques comme le commerce et l’artisanat.
- À côté de cela, les réseaux « clientélaires » ont été alimentés par l’État depuis des décennies.
- Rien n’est simple.
- Comme il n’y a plus de conflit armé, chacun retourne prioritairement à ses problèmes individuels beaucoup de personnes ne voient plus que leurs intérêts immédiats.
- Lorsque l’on se mobilise, il faut que cela soit « donnant-donnant ».
- La notion de conflit politique est fondamentale.
- Pour régler un conflit, il faut que toutes les parties en présence fassent un effort en vue d’une négociation politique.
F Squarcini
- La question des étudiants qui ont obtenus des CAPES et qui sont mutés sur le continent va encore se poser cette année.
P Medurio
- Il faut laisser le temps aux partis de se repositionner.
- Passer d’une logique de revendication à une logique de gestion.
- Nous n’étions pas préparés à cette situation.
- Nous avons été programmés dans un certain sens.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.