Synthèse de la réunion du jeudi 26 novembre 2015
20 h, Bistrot du cours, Aiacciu
Thème de la conférence :
« ÉCONOMIE ET DÉVELOPPEMENT APPLIQUÉS AU CAS DE LA CORSE»
Coordinateur de la thématique : P Medurio
Secrétaire de séance : JL Rossi
Assistance : 45 personnes
Déroulement de la conférence
- Introduction : JL Rossi et P Poggioli
- Présentation : R Micheli (durée : 45 minutes)
- Parole à la salle : Explication du principe du bâton de parole et gestion des interventions de la salle : P Poggioli
- Conclusion : P Poggioli
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Échanges
Remarques :
- Les noms reportés sont ceux donnés par les différents intervenants lorsque ces derniers ont bien voulu indiquer leur identité.
- Le format cette réunion est différent des réunions organisées jusqu’à présent : CONFÉRENCE/DÉBAT.
- La parole à la salle peut donc permettre aux gens présents de poser des questions.
D Luciani
- Exprime son plaisir d’avoir assisté à cette conférence.
- Partage l’analyse sur l’importance de la démographie.
- Retour sur l’importante, depuis les années soixante, de l’apport des populations extérieures à notre île.
- Cela engendre des questions sur l’identité !
- La nécessité est de définir un modèle économique ce qui met en lumière le problème de citoyenneté qui est le cœur de la problématique.
- L’autre grand chantier auquel nous devrions nous atteler est le développement de nos relations avec les autres régions de l’Arc Latin (Arco Latino).
- Le problème est que les relations avec l’Italie restent un tabou !
- Question : Comment vous positionnez-vous par rapport à une éventuelle Eurorégion Corse-Sardaigne ?
R Micheli
- Favorable à une Eurorégion !
- Même si la Sardaigne rencontre actuellement des difficultés économiques…
- Il faut arriver à avoir des relations avec cette île voisine.
S Barbolosi
- Exposé très intéressant.
- Le problème est que la solution envisagée semble éloignée et presque inaccessible avant des années car le gouvernement ne va pas répondre à cette demande immédiatement.
- Interpellée par le problème de la formation professionnelle.
- Mise en avant des initiatives du MEDEF pour son implication dans les lycées.
- Il y a trop de « déperditions » des fonds dans le domaine de la formation professionnelle.
P Medurio
- Mise en avant du cas de l’Islande qui a la maîtrise de sa monnaie et qui réussit son essor économique.
- Mise en avant de l’Allemagne dont la population est vieillissante et qui a une économie en bonne santé.
- Notre problème principal n’est-il pas le non-choix de développement économique ?
- L’autre problème majeur réside dans notre relation obligée avec la France en ce qui concerne le transport.
- Est-ce qu’une banque de développement corse est pertinente ?
- Le système des Agences et Offices engendre la mise en place évidente de féodalités.
- L’inscription dans la constitution pose actuellement un problème.
M Defranchi
- Affirmation de divergences avec la vision du conférencier.
- En ce qui concerne la formation professionnelle :
- La compétence de la CTC est la même qu’ailleurs.
- Les plus gros consommateurs sont les mieux formés (problème national).
- En réalité si l’on prend toutes les formations du supérieur (BTS, Prépas…), il n’y a pas 3500 étudiants mais 6000.
- Le problème est que ces formations ne prennent que 40 % du flux sortant du baccalauréat et que l’apport d’étudiants venant d’ailleurs est très faible.
- Plus généralement la question que l’on devrait se poser est : Qu’est-ce que l’on a à vendre ailleurs ?
- Si on veut créer des emplois, il va bien falloir se tourner vers l’exportation.
Pamela
- Félicitations pour la tenue de cette conférence.
- Une question : À qui allez-vous proposer tout cela ?
- Une autre question : Comment arriver à faire inscrire la Corse dans la Constitution rapidement.
R Micheli
- Nous allons irriguer la société.
- Nous déplacer, aller vers les gens, expliquer, fournir des documents.
- L’histoire des 13 individus qui ont parcouru un territoire pour prêcher la bonne parole il y a plus de 2000 ans doit nous donner l’exemple.
- Pour l’inscription de la Corse dans la Constitution, c’est maintenant que cela se joue et pas demain. En effet, il faut « vendre » ce concept au futur président de la République sinon après ce sera trop tard.
D Luciani
- Ne croit pas au « lobbying » locaux mais plutôt aux rapports de force.
- Une question : Étant donné que le mouvement national a été fortement impacté, dès sa genèse, par une vision de gauche de la société avec une diabolisation du secteur privé ; cela n’a-t-il pas eu comme conséquence de permettre une dérive de la société corse vers des pratiques d’assistanat et d’excès d’emplois publics à des fins clientélistes ?
- La solution ultra-libérale n’est-elle pas la solution ?
R Micheli
- Nous avons à notre disposition de par le monde plusieurs exemples à notre disposition :
- Islande est un exemple positif.
- Cuba en est un moins bon où le système a asservi la population.
- Ce travail ainsi que le document plus détaillé qui s’y rapporte (I SCRITTI N°2) doivent être vus comme un document de base de travail qui sera amendé, complété et critiqué.
S Barbolosi
- Exemple de la Sardaigne : développement économique réussi.
- Remettre la valeur « travail » en avant.
- Plaidoyer pour la vision libérale.
M Defranchi
- Remarque : récupérer une partie de la TVA et garder les autres revenus de l’État n’est pas très moral.
- Remarque : en Corse nous sommes légèrement suradministré.
- Le problème de la Corse est que le privé ne peut pas se développer.
- Si nous sommes des « champions » pour la collecte de la TVA, cela semble logique puisque nous la récoltons surtout pendant les périodes estivales grâce aux touristes qui consomment sur notre île.
V Pieri
- La réforme institutionnelle est obligatoire !
- Favorable à la mise en place d’une politique d’investissement.
- Favorable à un moratoire sur les embauches dans la fonction publique afin de mettre une politique de rationalisation.
- Favorable à la formation des élus mais aussi et surtout à celle d’un statut de l’élu.
- Contre le cumul des mandats.
- Effectivement, en ce qui concerne la formation professionnelle, il n’y a pas de réel diagnostic réalisé à la CTC.
- Les formations proposées ne sont pas assez « réactives ».
- La multiplicité des guichets engendre une dilution des responsabilités.
- Néanmoins, le tourisme en Corse s’organise.
- Le tourisme est vu en France plus comme un loisir que comme une économie.
- Une dérogation spécifique, unique en Europe, a été obtenue pour la Corse pour les transports :
- Possibilité d’ouvrir des lignes sur les capitales européennes ainsi que sur Roissy.
JD Rossi
- Des questions :
- Y-a-il une augmentation de la croissance en Corse ?
- Ne sommes nous pas face à une économie de la rente ?
- Est-ce que l’économie corse peut produire dès maintenant ?
- N’est-ce pas un problème éminemment politique ?
- Pourquoi les nôtres n’ont-ils pas besoin de travailler ?
R Micheli
- Si on se réfère au PIB, il y a croissance.
- Il faut faire confiance aux entrepreneurs.
- Il faut favoriser les bonnes initiatives et les hommes vont créer !
- Il faut faire confiance au génie de l’Homme.
F Squarcini
- Le taux de croissance augmante effectivement depuis quelques années.
D Luciani
- Le tourisme est tourné presque exclusivement vers la France.
- Si nous décidions maintenant de fournir en marchandises locales la demande de consommation de ces touristes nous aurions de quoi produire.
- La recherche du profit en fonction du travail est une règle plus juste que le revenu en fonction du « piston ».
- L’une des clés est liée à la problématique du transport.
- Il faut libérer l’initiative.
- Passer de quelques exemples prometteurs et isolés à la généralité !
V Pieri
- Effectivement, la clientèle touristique est surtout française même si cela commence à changer.
- Une politique du tourisme identitaire est amorcée.
- En ce qui concerne l’agriculture, il faut sortir de la logique que l’on applique depuis des années.
- Accepter la logique des marchés pour vendre et payer les produits à leurs vraies valeurs.
- Il faut enfin nous mettre en situation de l’accepter.
JD Rossi
- Une question : l’exposé traitait de l’économie et j’ai été surpris de ne pas voir une partie détaillée sur l’énergie.
R Micheli
- La partie sur l’énergie sera traitée en… mars prochain.
Pamela
- Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de commerce entre l’Italie et la Corse comme entre la Sardaigne et la Corse.
R Micheli
- Pour des raisons historiques.
P Poggioli (synthèse)
- Ce qui se dégage comme questionnement : Un développement pour qui ?
- Mise en avant de l’âme corse.
- Mise en avant de l’importance de la fonction publique sur notre île.
- Questionnement sur les raisons qui font qu’il n’y a pas assez d’entrepreneurs.
- Mise en lumière de la part importante du tourisme dans notre économie.
- Mise en lumière d’une politique des transports qui favorise surtout les importations.
- En ce qui concerne la formation des hommes, la dispersion de l’énergie et la non réactivité du dispositif, avec une inadéquation des formations aux besoins semblent pénaliser le système mis en place.
- Les élus ne sont pas les seuls coupables. Ils ne sont que le reflet de la société.
- La fonction publique doit être améliorée.
- Le système actuel est remis en question.
- L’élu est soumis à d’énormes difficultés.
- Le problème ne réside pas dans l’élu mais dans ceux qui l’élisent !