Synthèse de la réunion du vendredi 26 juin 2015
20 h Bistrot du Cours, 10 Cours Napoléon
Thème de la réunion :
« Quel projet d’organisation politique et administrative interne, pour la Corse en 2016 ?»
Secrétaire de séance : Jean-Louis Rossi
Assistance : 34 personnes
Déroulement de la réunion
Coordinateur de la thématique : M Defranchi
- Accueil (JL Rossi) [20 : 15]
- Présentation d’éléments nécessaires à la discussion (J Taddei, P Medurio) [20 : 20]
- Parole à la salle [20 : 40]
- Explication du mode de prise de parole adopté (F Bonardi)
- Gestion de la prise de parole (F Bonardi)
- « Chairman» (P Poggioli)
- Conclusion (JL Rossi) [22 : 30]
&&&
Échanges
Remarques :
- Les noms reportés sont ceux donnés par les différents intervenants lorsque ces derniers ont bien voulu indiquer leurs identités.
- La prise de parole a fait l’objet de sous-thématiques (ST) posées par le « chairman ».
ST1a : Quels sont les besoins de la Corse ?
P Bruno
- Obligation que les élus rendent des comptes aux citoyens ?
- Nécessité de trouver les moyens pour les citoyens ne soient pas uniquement dans la réaction, qu’ils soient réellement informés.
JD Rossi
- Le gouvernement propose une décentralisation dans un cadre général. Est-ce suffisant et satisfaisant ?
- Nécessité de prendre en compte les aspirations réelles du peuple.
- Mise en avant des difficultés des discussions avec le gouvernement.
- Ne pas refaire l’erreur de 2003 !
- Indépendance, indépendance associée, autonomie… ?
AG Chiari
- Réformer les têtes et les hommes avant les institutions.
ST1b : Quels sont les manques que pourraient réformer des évolutions institutionnelles ?
J Ferrari
- Redéfinir le rôle de l’État et ses prérogatives.
- Actuellement ce qui est prévu c’est la suppression des assemblées départementales mais pas des départements !
- Cette question est systématiquement évacuée, oubliée !
- Constat : atomisation de la vie politique et économique.
- La réforme ne règle pas le problème. Il sera identique après.
- Exemple : les CCI ont leurs propres statuts.
- Un autre problème évacué : le périmètre de cette nouvelle collectivité.
- Crainte : élus « hors sol » (déconnectés de la réalité du terrain) qui vont décider sans concertation.
- La population doit se mobiliser !
- Nécessité : définir nous mêmes les compétences que cette collectivité aura et ne pas se les laisser imposer par Paris.
T Fieschi
- L’objectif de Paris pour cette réforme n’est pas la décentralisation.
- Réforme territoriale : pas fondée sur la volonté de l’État de se dégager de certaines compétences.
- Nous sommes actuellement « à cheval » sur deux dynamiques, deux logiques : (i) cette réforme générale et (ii) une réforme éventuelle propre à la Corse.
- Il faut néanmoins exploiter cette réforme au maximum pour « gommer » des dysfonctionnements que l’on constate depuis des années.
- Il doit y avoir une mobilisation sur des propositions concrètes et relayées par l’assemblée de Corse :
- L’administration interne doit permettre de casse cette situation « statique » connue actuellement,
- Acquérir des compétences d’autonomie.
AG Chiari
- C’est au peuple corse dans sa diversité de faire le choix !
- Le bilinguisme dans l’administration est possible !
- Il faut enfoncer le clou : faire enfin accepter la diversité de la Corse.
P Poggioli
- Point sur les échanges. Synthèse intermédiaire.
F Bonardi
- La Normandie a dit que cette réforme ne sera pas la sienne.
- Car il y a trop d’incertitudes.
- Question : «17 % de chômage, on reste dans le régime commun… Ne pourrions-nous pas être plutôt considérés comme des îliens ? Ne devons-nous pas être plus vigilants ?».
- Le peuple doit impérativement dire ce qu’il veut !
- En réalité les socialistes au pouvoir actuellement à Paris veulent 11 régions comme d’autres avant eux…
- C’est une solution administrative qui ne règle en rien les problèmes économiques et culturels.
- Donc, les problèmes seront toujours les mêmes.
- Comment cette loi NOTRe peut elle produire du développement ?
ST1b : À quoi vont servir ces réformes ?
P Medurio
- La sinistrose est de mise mais injustifiée.
- Le problème est entre nous.
- Celui qui veut s’informer le peut !
- Nous avons du chômage car nous avons une « exode » de nos jeunes.
- C’est une économie de la précarité dans beaucoup de domaines : agriculture, BTP…
- On doit réorienter l’économie réelle !
- Les élus de l’assemblée ne sont pas « hors sol ».
- Les institutions crées des freins que l’État, par cette réforme, essaye de supprimer.
JL Orlandetti
- Il y a actuellement deux voies : (i) La loi NOTRe et (ii) l’attente d’un projet politique.
- Comment accompagner cette réforme, qui n’est qu’un problème ponctuel, momentané ?
- Il faut peser sur les institutions pour aller plus loin, pour nourrir un projet politique.
- Il faut faire participer les citoyens et les nationalistes, dans leur ensemble, doivent être moteurs de ce processus.
- Il ne faut pas partir que sur un seul pied !
M Defranchi
- En phase avec les deux derniers interlocuteurs.
- Exemple : aujourd’hui un élu de l’assemblée coiffe l’Europe et l’Enseignement supérieur. Nos élus ont donc du pouvoir mais ils sont « hors sol »!
- En réalité, l’État ne réforme pas sa carte administrative.
- Exemple : Préfet qui est en charge de la filière bois.
- On supprime les départements, on passe de 3 compétences à 1 seule mais la seule vraie question est : Comment range t’on la maison ?
- On attend désespérément que notre classe politique fasse remonter ses propositions concrètes.
ST2 : Pouvons-nous formuler des propositions plus concrètes ?
Pamela
- Dernière réunion sur le PADDUC à Ajaccio a soulevé le problème de la compétence des élus.
- Comment se fait-il que l’on soit obligé d’aller chercher les compétences ailleurs ?
- N’y aurait-il pas moyen de mettre une loi en place qui impose le recrutement des locaux à qualification égale ?
- Comment donner la parole au citoyen ?
P Bruno
- Le problème c’est le silence de la classe politique.
- La communication doit guider le peuple.
- Il faut demander des comptes.
JD Rossi
- Nous devons nous diriger vers une simplification.
- Nous devons aller vers une incitation du regroupement des communes. Est-ce valable pour la Corse ? Utopie ?
- En fait, cette simplification est une obligation car angoissant si elle n’est pas faite réellement. Problème démocratique majeur si ce n’était pas mis en place.
- Il faut regarder les choses en face et ne pas se mentir : la règle générale est que l’élu n’est de proximité que pour la période précédent les élections.
- Disons le hait et fort : les départements sont de trop !
- Les supprimer est une urgence.
J Rocca Serra
- Les nationalistes ont toujours lutté pour la suppression des conseils généraux : c’est donc une évidence.
- Il faut partir du nombre excessif de communes en Corse.
- Constat : les communautés de communes actuelles sont aussi des foyers du clanisme.
- Il faut réfléchir sur des bassins de vie.
- Organisation suivant les vallées.
- Question : Quel type de développement, de société ?
- Réflexion : sur l’économie sans oublier l’intérieur.
- Faire l’inverse de ce qui se fait : partir des choix !
L Sauvan
- En Corse, nous disposons des personnes qualifiées néanmoins former en Corse n’est pas évident.
- Peu d’enfants vont jusqu’à l’université.
- Il faut travailler sur nos enfants.
- L’emploi c’est eux !
- Il faut donner l’esprit d’entreprise.
- Faut-il toujours partir pour ensuite revenir ?
D Lucciani
- L’organisation administrative à moyen terme : suppression des conseils généraux.
- Ne pas refaire l’erreur du référendum de 2003.
- Il faut concentrer les pouvoirs à l’assemblée de Corse pour enfin identifier les responsabilités.
- La représentation du rural pose un problème qui peut être identifié comme un problème « culturel ».
- La représentation des territoire : fictive ? Doit-on prendre en compte des communes qui sont maintenant plus virtuelles que réelles ?
- Impérieuse nécessité : responsabiliser ceux qui prennent les décisions !
P Poggioli
- Point sur les échanges. Synthèse intermédiaire.
J Rocca Serra
- Des choses sont faites dans le secteur de la formation depuis des années.
- Le regroupement des communes est un choix judicieux pour la Corse.
- Doit-on céder à la logique de la concentration urbaine ?
- Doit-on se résigner à abandonner les territoires de l’intérieur ?
- Utiliser les opportunités de l’ère numérique.
P Medurio
- Nous sommes face à un cercle vicieux.
- Nous devons réorganiser et réorienter l’économie en Corse.
- Les services publics doivent être accessibles même dans l’intérieur.
- Évidence : regroupement des communes (budgets devenus « squelettiques » par commune).
- Territorialisation des services de la CTC.
J Ferrari
- Il y a deux théories qui s’affrontent :
- Concentration des pouvoirs (danger !!!!).
- Principe de subsidiarité.
- Une proposition : auto-organisation.
- Propositions :
- P1 : La collectivité unique définit ses territoires d’interventions : Pieve.
- P2 : Les offices et agences sont supprimés.
- P3 : Nous devons nous repositionner par rapport à notre environnement naturel (Méditerranée). Définir et utiliser une vraie compétence de décentralisation.
P Poggioli
- Point sur les échanges. Synthèse intermédiaire.
M Defranchi
- L’État français nous a déjà doté d’outils de décentralisation.
- La CTC dispose de beaucoup de prérogatives.
- Les agences et offices ne sont que des « casquettes » pour des élus.
- La CTC a 9 territoires d’intervention mais en réalité, il n’y a pas de réelle politique à mettre en œuvre sur ces territoires.
- La technocratie prend le pouvoir car les élus ne sont pas là pour travailler.
JL Orlandetti
- Il faut qu’il y ait un projet de société.
- Il faut supprimer les conseils généraux.
- Centraliser les pouvoirs.
- Même si nous savons tous que le clanisme s’adapte.
- Proposition :
- P1 : Il faut inventer une autre représentativité avec des contre-pouvoirs (pas que des élus).
- P2 : Surmonter le problème du cumul des mandats et des fonctions.
F Bonardi
- Explication d’une expérience personnelle :
- Vie dans un village du rural : mise en place d’actions de formation/action, regroupement des communes réussi…
- Animateur sur Aiacciu : pas de contact avec pôle emploi, existence de petits villages isolés en pleine ville,
- Quand on ne connaît personne on est personne !
- On doit aller vers les gens !
- Le problème à résoudre est celui du cumul du mandat et de l’accaparation du pouvoir par certains.
- Sans économie, que changera la suppression des conseils généraux ?
- Le clientélisme ne cessera que si nous développons ce Pays.
JD Rossi
- Nécessité de se diriger vers une économie productive.
- Nos vaches sont des vaches sacrées : ni on les tue, ni elles produisent !
- Comment insérer nos jeunes.
- Changement culturel ou révolution culturelle ?
D Lucciani
- Rendre les élus responsables.
- Pour les offices : suivre l’exemple des sardes (simplification administrative). Créer des sortes de ministères.
- Changer le système des transports sinon pas d’essor économique possible !
- Retrouver notre environnement !
Pamela
- L’autorité et le pouvoir des maires pose-t-il un problème ?
M Defranchi
- Le gouvernement donne l’opportunité de simplifier et de décider seulement à 2 niveaux !
- Néanmoins, si on continue à pouvoir cumuler mandats et fonctions, le problème du clientélisme sera toujours là.
- Se faire à l’idée que cette dérive existe aussi ailleurs.
- L’humanité va à l’urbain et à la mer, il faut se résoudre à cela !
Mme X
- La Corse a besoin de remettre les compteurs à zéro.
- Il faut imposer la langue corse.
P Bruno
- Nous sommes dans un système qui peut être considéré comme un cadre dont les contours sont tombés.
- En fait, le système favorise quelques intérêts.
- Il faut utiliser nos richesses comme l’eau.
- Casser la stratégie du silence.
J Rocca Serra
- Il faut supprimer des communautés de communes et les conseils généraux.
- Faire uniquement des grosses communes.
- S’appuyer sur un choix de société.
P Poggioli
- Point sur les échanges. Synthèse finale.
- Il faudra une révolution culturelle !
L’après réunion est aussi enrichissante !!!!!!
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.